Au Cameroun, les petits orpailleurs qui prospectent de l'or de manière artisanale sont révoltés par les méthodes industrielles des chercheurs d'or chinois. Ils dénoncent un comportement brutal et dangereux, pour eux comme pour l'environnement.
Tous les jours, les hommes, les femmes et les enfants de la commune de Bétaré Oya viennent creuser un peu plus profond. Ils sont à la recherche d'or à mains nues.
Les bulldozers des exploitations minières étrangères, pour la plupart chinoises, se trouvent à quelques mètres seulement.
Narma Ndoyama, secrétaire du chef du village Longa Mali explique : "Au départ, quand les riverains travaillaient eux-mêmes et qu'ils étaient indépendants, ils trouvaient de l'or qu'ils pouvaient vendre ensuite. Maintenant, les Chinois sont venus exploiter les mines, ils ne nous dédommagent même pas pour nos plantations, les riverains n'ont plus le droit de pénétrer dans les trous, il y a toujours des surveillants. Et quand ils l'ont fait, il y a eu mort d'homme."
La plupart de ces trous sont ceux abandonnés par les exploitants miniers. Ici, on les appelle les "lacs de la mort". L'année dernière, au moins 47 personnes ont perdu la vie, la plupart en se noyant. Ces exploitations sont aussi une catastrophe écologique . Impossible de cultiver la terre : le sol est dégradé, la forêt réduite à néant, les cours d'eau souillés.
Ngonda Edouard, orpailleur, témoigne : "Ceux qui viennent exploiter nos richesses minières doivent laisser un souvenir. Peut-être construire les écoles, les ponts, mais ils ne participent pas au développement de la nation camerounaise."
Les sociétés minières n'ont jamais payé les redevances qu'elles devaient, et les sites exploités n'ont pas été réhabilités.