Fil d'Ariane
C'est un événement rare dans l'extrême-nord, comme partout ailleurs au Cameroun.
Paul Biya est en visite en province pour la première fois en 6 ans. Un premier meeting de campagne, pour un 7e mandat successif. Et à Maroua, les chefs traditionnels sont conquis d'avance.
Mais pas d'euphorie, ni de de ferveur manifeste dans la ville. Le président candidat de 85 ans, dont 35 au pouvoir, livre un discours de 15 minutes, le premier depuis le mois de février, et son bilan n'a rien de réjouissant
C'est une véritable guerre civile dans l'ouest du pays, dans les deux régions anglophones, minoritaires et marginalisées, ou des sécessionistes ont décidé de prendre les armes contre le gouvernement dominé par les francophones de Yaoundé.
Les combats ont déjà fait 170 tués parmi les forces de l'ordre et au moins 400 chez les civils. Loin de restaurer la paix, l'armée camerounaise laisse des villages fantômes derrière son passage. Le résultat est terrible, environ 200 000 personnes ont fui les régions anglophones, mais le président Biya n'en démord pas.
Dans ces conditions, difficile d'organiser le scrutin du 7 octobre dans l'ouest anglophone, une semaine seulement après le premier anniversaire de l'autoproclamation d'indépendance de l'Ambazonie.