Cameroun : qui derrière la libération des otages français ?
Après la libération des otages de la secte Boko Haram, la France salue l'implication du Cameroun dans le dénouement heureux de cette affaire. De quoi redorer le blason du président Paul Biya, qui entretenait des relations plutôt froides avec un François Hollande désireux de prendre ses distances avec la Françafrique.
En contrepartie, le président Paul Biya “voudrait surtout qu'on le laisse tranquille“
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Les dérives mafieuses de Boko Haram
Qui sont les islamistes de Boko Haram ? Pourquoi cette prise d'otages ? Comment ont-ils procédé ? Pourquoi le Nigeria n'est-il pas intervenu ? Eléments de réponse avec Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chercheur à l'Institut de Recherche pour le Développement.
20.04.2013Propos recueillis par Jean-Luc Eyguesier
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“L'action de Paul Biya a été déterminante“
Quel a été l'engagement du président camerounais Paul Biya dans la libération des otages français ? Qu'avait-il à perdre ? Qu'avait-il à gagner ? Quelle a pu être la monnaie d'échange ? Que peut-il attendre de ce dénouement ? Eclairage de Vincent Hugeux, journaliste à L'Express.
20.04.2013Propos recueillis par Jean-Luc Eyguesier
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Chronologie
19 février 2013 : sept Français, trois adultes et quatre enfants âgés de 5 à 12 ans, en vacances dans l'extrême nord du Cameroun où ils visitaient un parc national, sont enlevés par des hommes armés à moto. "Les ravisseurs ont traversé la frontière du Nigeria avec leurs otages", affirme le ministère camerounais des Affaires étrangères. Paris attribue l'enlèvement à la secte islamiste nigériane Boko Haram, très active dans le nord-est du Nigeria.
20 février 2013 : Paris appelle les Français qui se trouvent dans cette région du Cameroun à la quitter "au plus vite". Selon le gouvernement, "il est probable que les otages ont été emmenés au Nigeria". Une équipe de gendarmes français se rend sur les lieux de l'enlèvement, tandis que les autorités nigérianes procèdent à "des vérifications", mais ne confirment pas la présence d'otages français sur leur territoire.
21 février 2013 : Le ministère français des Affaires étrangères dément la libération des Français annoncée un peu plus tôt par une source militaire camerounaise. François Hollande déclare que les otages sont "sans doute en deux groupes".
25 février 2013 : La famille apparaît pour la première fois dans une vidéo postée sur Internet, aux côtés de ravisseurs disant appartenir au groupe Boko Haram. Les ravisseurs demandent au Cameroun et au Nigeria de libérer plusieurs de leurs compagnons.Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault précise que la famille est "probablement détenue au Nigeria". Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius dénonce des "images terriblement choquantes". Il affirme que les revendications des ravisseurs portent "en particulier sur des sujets (...) hors de portée de la France".
26 février 2013 : Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian écarte toute négociation avec les ravisseurs, déclarant qu'"on ne négocie pas sur ces bases-là, avec ces groupes-là".
16 mars 2013 : Le dossier des otages est au centre des discussions de Laurent Fabius avec le président camerounais Paul Biya et son homologue nigérian Goodluck Jonathan. 18 mars 2013 : Boko Haram diffuse un enregistrement sonore du chef de famille, dans lequel il appelle la France et le Cameroun à tout mettre en oeuvre pour leur libération. 21 mars 2013 : Les ravisseurs affirment que "la force ne servira pas à les libérer", dans une nouvelle vidéo.
28 mars 2013 : François Hollande affirme qu'il y a des "preuves de vie" de la famille.
3 avril 2013 : les otages sont "vivants" déclare M. Fabius, sans se prononcer sur leur état de santé.
18 avril 2013 : En France, des proches parents leur demandent de "tenir", jugeant que "tout est réellement fait pour les revoir très vite".
19 avril 2013 : Paul Biya annonce la libération des Français, précisant qu'ils ont été rendus, "sains et saufs", dans la nuit aux autorités camerounaises.
20 avril 2013 : De retour en France, la famille Moulin-Fournier annonce son intention de retourner au Cameroun.