Fil d'Ariane
Une dizaine de pays visités, plus de 20 000 kilomètres de route parcourus, et toujours le même constat : « le foot est puissant, c’est presque la seule religion qui est universelle en Afrique », assure la photographe.
C’est aussi un moyen de s’échapper de conditions de vie parfois très difficiles et de rêver. « Je voulais montrer l’importance du foot, l’âme du foot, qui est un essentiel de vie pour le continent », raconte Jessica Hilltout.
Elle se remémore l’effervescence des matchs de foot dans le village reculé de Chicome, au Mozambique : « Tous les jours, à 5 heures du matin, un homme tape sur la jante d’un vieux camion pour rassembler tous les habitants sur le terrain de foot, dont les poteaux sont confectionnés avec des branches. Et tous les jours, c’est un moment de joie intense ! »
Si le ballon est universel, sa fabrication varie d'un pays à l'autre. Jessica Hilltout distingue deux types de ballons :
C’est cette créativité que la photographe de terrain a voulu mettre en avant. Capturer la beauté ordinaire.
Dans un village ghanéen, c’est un vieux ballon en cuir qui a attiré l’attention de la voyageuse : « Les villageois jouaient avec tous les jours. Il était tellement vieux que pendant les matchs, les joueurs devaient le regonfler toutes les 10 minutes. Ce ballon était traité avec tellement de respect, qu’on aurait dit qu’il avait une âme », détaille Jessica Hilltout.
Au Togo, c’est l’enseigne de monsieur Akolly Estri qui symbolise le mieux toute l’économie informelle africaine qui tourne autour du foot, selon elle. Chez « Stop docteur des ballons », l’homme répare mais aussi fabrique l’objet à la main, avec des outils basiques. Un jour et demi de travail pour assembler les 32 polygones de cuir qui constituent le ballon rond traditionnel.
La majorité des Africains sont incollables sur le football, y compris le football européen. La Coupe d’Afrique des Nations 2019 devrait confirmer l'engouement du continent pour ce sport.