Fil d'Ariane
L’équipe nationale de football béninoise qui participait au premier quart de finale de son histoire, lors d’une phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, est sortie la tête haute de la compétition. Après avoir donné du fil à retordre aux Sénégalais, les Ecureuils ont été sèchement battus, un but à zéro, par des Lions de la Teranga pas très inspirés.
Au terme d’un match plutôt terne, à l’exception de quelques éclairs dus au talent individuel des joueurs sénégalais, les Béninois sont éliminés avec les honneurs. Au vu de leur parcours, ils ont même réussi leur CAN, et tout cela sans gagner la moindre rencontre.
Et la première période de ce quart de finale a été dominée par le Sénégal. Durant le premier quart d’heure, les Lions de la Teranga contrôlent le match, mais les Ecureuils jouent crânement leurs chances, sans complexes.
Regroupés en défense, les Béninois se contentent de lancer des contre-attaques, peu dangereuses il est vrai. Un choix qui s’explique par la puissance de feu du trio d’attaque sénégalais : la star Sadio Mané bien sûr, mais aussi Mbaye Niang et Keïta Baldé.
A la 24ème minute, les Ecureuils obtiennent un coup-franc juste à l’entrée de la surface de réparation, très intelligemment dévié par Mickaël Poté, mais le ballon passe à côté des buts du gardien sénégalais Alfred Gomis. Quatre minutes plus tard, la défense sénégalaise réussit à trouver Sadio Mané qui glisse le ballon à Mbaye Niang ; le gardien béninois intervient pour écarter le danger.
Sans être plaisant, ni même très rythmée, la rencontre est tout de même engagée. Une illustration à la 35ème minute, avec cet accrochage entre le Sénégalais Lamine Gassama et le Béninois Sessi d’Almeida. Les deux joueurs ont même failli en venir aux mains, preuve de la volonté de s’imposer de chacune des deux équipes. En tant que favoris, les Lions de la Teranga éprouvent beaucoup de mal à élever leur niveau de jeu ; un jeu quelque peu stéréotypé, voire prévisible, et qui peine à venir à bout de la discipline collective des Ecureuils.
La fin de la première période est cependant à l’avantage des Lions de la Teranga. A la 45ème minute, le grand défenseur central sénégalais Kalidou Koulibaly trouve son compatriote Youssouf Sabaly dans le dos de la défense adverse, et ce dernier centre en retrait. Les Béninois se dégagent en catastrophe, mais le danger se fait pressant.
Après un dernier cafouillage dans la surface de réparation béninoise, à la limite du temps additionnel, l’arbitre algérien Mustapha Ghorbal renvoie les deux équipes dans les vestiaires. Mi-temps.
Le début de seconde période est tout aussi peu rythmé, les Sénégalais donnant le sentiment de ronronner. A la 52ème minute, ils obtiennent un coup-franc tiré par Henri Saivet, dévié de la tête par Kalidou Koulibaly et prolongé dans les buts par Sadio Mané qui marque. Le but est cependant refusé pour un hors-jeu de position de l’attaquant sénégalais. En dehors de quelques incursions, notamment sénégalaises, rien de notable jusqu’à cette bourde du gardien sénégalais Alfred Gomis. Ce dernier a tout simplement failli marquer contre son camp.
Pour les Lions de la Teranga, la délivrance intervient à la 70ème minute, grâce à Idrissa Gueye. Parti de son camp, il réussit à transpercer la défense adverse, puis il passe le ballon à Sadio Mané, qui le lui rend, avant qu’il ne trompe Saturnin Allabgé, le gardien béninois. Dès lors, les Sénégalais vont contrôler le match, d’autant que les Béninois vont le finir à dix, après l’exclusion à la 82ème minute de leur défenseur Olivier Verdon. Malgré cette défaite, la sélection béninoise peut être fière de son parcours.
Idem pour l’équipe nationale sud-africaine qui affrontait le Nigeria lors de la seconde rencontre. Un match encore plus terne que le précédent. Jusqu’à la 25ème minute, les deux équipes donnaient surtout le sentiment de s’observer. Ni l'une ni l'autre ne voulaient prendre de risques inconsidérés, dans une rencontre à élimination directe. L’enjeu a ainsi pris le pas sur le jeu, confinant parfois à l’ennui durant la première demi-heure. Aucune situation dangereuse, pas de tirs cadrés.
Nous étions loin du match en tout point exemplaire livré par ces surprenants Sud-africains au tour précédent contre l’Egypte, pays organisateur et grand favori, éliminé de sa compétition. Le premier frisson intervient tout de même à la 26ème minute, grâce à un déboulé du Nigerian Ahmed Musa, que manque de reprendre son coéquipier Alex Iwobi. Moins d’une minute après, c’est Iwobi qui fixe deux défenseurs sud-africains, avant de centrer et de voir son coéquipier Samuel Chukwuezu reprendre le ballon mal repoussé par la défense, puis tromper habilement le gardien adverse. 1-0.
Avec ce premier but dans la compétition, Samuel Chukwueze devient le plus jeune buteur de cette 32ème édition de la CAN, à vingt ans et quarante-neuf jours. Cette ouverture du score permet au match de s’animer un peu, les espaces se créent, enfin, et les attaquants multiplient les courses. Les Bafana Bafana se heurtent cependant à un véritable mur nigerian. Les minutes s'écoulent et la rencontre n'offre pas vraiment d'occasion franche.
L’arbitre marocain Redouane Jiyed renvoie finalement les deux équipes dans les vestiaires après une petite minute de temps additionnel. Après la reprise, le match n’est pas plus emballant. Face au mur défensif nigerian, les Sud-Africains se contentent de longs ballons pour essayer de trouver leur attaquant de pointe, Lebo Mothiba, en vain. A la 53ème minute, c’est le défenseur sud-africain Dean Furman qui maintient son équipe en vie, en repoussant le ballon sur sa ligne de but.
Même s’ils jouent beaucoup plus bas et défendent plus qu’en première période, les Nigerians dominent globalement le premier quart d’heure. Les Bafana Bafana quant à eux sont imprécis, et ne parviennent pas à mettre en danger le gardien adverse, Daniel Akpeyi. Après l’heure de jeu, les Sud-Africains se rebiffent, les Super Eagles reculent et finissent par encaisser un but sur coup franc, à la 70ème minute. Dans un premier temps, l'arbitre refuse ce but pour une position de hors-jeu, puis il l'accorde après vérification avec la VAR.
Après ce but, le rythme du match s’effondre à nouveau, malgré quelques accélérations des Nigerians Ahmed Musa et Samuel Chukwueze. Et à la 89ème minute, sur un corner des Super Eagles, le gardien sud-africain fait une sortie hasardeuse qui profite à William Troost-Ekong, qui expédie la balle au fond des filets.
Fin de l’aventure pour les Bafana Bafana. Le Nigeria, qui n’a été éliminé qu’une seule fois sur les dix quarts de finales qu’il a disputés, file en demi-finale. Un résultat plutôt attendu. La marche était sans doute un peu haute pour l’Afrique du Sud.