Fil d'Ariane
Ahmad Ahmad, le président de la Confédération africaine de football (CAF) était un homme soulagé au moment de prononcer ces quelques mots, à Dakar : "aujourd'hui, je suis heureux de vous annoncer que c'est l'Égypte qui va accueillir la CAN 2019".
Fin de suspense après des mois de tergiversations... La Confédération africaine a enfin sa compétition. L'Égypte a battu l'Afrique du sud, et pour la 1ère fois depuis 2006, elle accueillera la prestigieuse Coupe d'Afrique des Nations. "Nous avons peu de temps mais l'Égypte est prête pour un tel événement", confie le Dr Karam Kordy Abdel Fattah, membre du Board de la fédération égyptienne. "Nous l'avons organisée cinq fois et nous avons aussi reçu deux Coupes du monde des jeunes et je vous promets que les nations africaines seront confortables et très heureuses dans notre pays".
Depuis le 30 novembre, et la décision d'abandonner la piste camerounaise et son impréparation, les autorités du football africain ont connu quelques sueurs froides. Peu de candidats, et le temps qui file, pour une première CAN à 24 équipes cet été.
La solution égyptienne pose encore question : ce sera l'été justement, et sa canicule sur place pèsera sur les organismes des joueurs.
Mais l'inquiétude vient d'un autre climat, sécuritaire celui-là. Depuis sa dernière organisation en 2006, l'Égypte a vu passer les manifestations de la place Tahrir, la chute de Hosni Moubarak, la répression policière et l'avènement d'Al Sissi... Mais aussi les violences dans les stades. 74 morts dans les mouvements de foule à Port Saïd en 2012. 19 tués encore en 2015 dans des affrontements entre policiers et supporters du Zamalek, un des grands clubs du Caire avec celui d'Al Ahly. Des questions de sécurité balayées par les Egyptiens, et le président de la fédération Hany Abo Rida : "Non, non. Il y a beaucoup de choses de prévues au niveau sécurité. Je pense qu'il n'y aura aucun problème".
Sur le plan sportif, l'Égypte était déjà qualifiée. Le Cameroun, lui, devra à tout prix éviter la défaite le 22 mars face aux Comores pour éviter de voir une nouvelle fois la CAN lui passer sous le nez.