CAN 2019 : un dernier carré sans surprises

Si des nations comme le Maroc ou encore l’Égypte ont été éliminées contre toute attente, le dernier carré de cette Coupe d’Afrique des Nations laisse peu de place à la surprise. Les affiches promettent des spectacles inégaux tant la qualité du jeu est différente selon les équipes, mais elles laissent entrevoir une finale exceptionnelle.

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CAN
Considérée comme un des grands favoris au début de la compétition, l'Algérie pourrait affronter le Sénégal en finale, après avoir déjà battu les hommes d'Aliou Cissé en phase de poules 1-0.
©AP Photo/Hassan Ammar
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Même si cette CAN, habituellement prévue pour être jouée avec 16 équipes, a changé de format, avec un passage à 24 équipes et des surprises telles que l’équipe de Madagascar (qui a créé l’exploit en allant jusqu’en quart de finale) on ne peut s’empêcher de constater le juste retour de la logique.

Sénégal, Algérie, Tunisie et Nigeria… Autant d’équipes (même si le Nigeria est moins concerné) qui, au début de la compétition, pouvaient prétendre à la victoire finale.
Les demi-finales promettent en tout cas d’être alléchantes et ont déjà, en elles, un doux parfum de finale.


L’Algérie, entre beau jeu et cohérence

La demi-finale qui risque de déboucher vers le plus grand spectacle devrait incontestablement être le match Algérie-Nigeria. Une affiche entre deux cadors du continent, avec une sélection algérienne qui a produit le jeu le plus séduisant de cette CAN, face au vainqueur de l’édition 2013 de la coupe.

Ceux que les supporters algériens surnomment "les z’hommes" ont impressionné, depuis le début de la compétition, avec une maîtrise technique au-dessus de la moyenne, mais surtout, avec une solidité défensive presque inédite. Les Fennecs n’ont, en effet, encaissé qu’un seul but depuis le début du tournoi.

Dotée d’un Riyad Mahrez éblouissant, d'un Youcef Belaïli surprenant et d'un banc offensivement séduisant, avec des joueurs tels qu’Ounas ou encore Brahimi, l’Algérie a des arguments à faire valoir face à un Nigeria qui comptera avant tout sur l’explosivité de ses attaquants Igalho, Iwobi et Ahmed Musa.

Et même si le sélectionneur Djamel Belmadi ne veut pas enfiler le costume de favori et qu’il a perdu le meilleur latéral droit de Ligue 1, Youcef Atal forfait pour le reste de la CAN (fracture de la clavicule), les Fennecs sont en mission et comptent bien ramener la coupe à la maison, près de 30 ans après leur dernière victoire continentale.
 


Des Lions de la Teranga peu flamboyants, mais efficaces

Senegal
Au terme d’un match terne, à l’exception de quelques fulgurances de leurs stars Sadio Mané ou encore Idrissa Gueye, le Sénégal a logiquement éliminé un Bénin au tour précédent. Une équipe qui avait déjà eu énormément de réussite face au Maroc en huitièmes de finale. Une prestation révélatrice du parcours des Lions de la Teranga depuis le début de la CAN.

Souvent cités par les fans de football lorsqu’il s’agissait d’évoquer un possible vainqueur du tournoi, les hommes d’Aliou Cissé ont eu beaucoup de peine à produire du jeu et s’en sont souvent remis à leurs individualités pour faire la différence. Coulibaly, Sadio Mané ou encore M’baye Niang… Autant de joueurs qui ont du mal à avoir le même rendement qu’ils ont en club.

Pourtant, la bande de Sadio Mané abordera, encore, ce match face à la Tunisie avec le statut de favori. Car même si les hommes d’Alain Giresse ont terrassé la surprise Madagascar sur le score de 3-0, leurs prestations sont loin d’être convaincantes… Moins encore que celles du Sénégal. Leur meneur de jeu, Wahbi Khazri a beaucoup de mal à prendre le jeu à son compte, sans doute à cause de la philosophie très défensive insufflée par l’entraîneur des Aigles de Carthage.

Sera-ce la victoire du "moins pire" ? En tout cas, le vainqueur de ce match aura du souci à se faire s’il devait être amené à affronter l’Algérie en finale : une équipe, avec de toutes autres certitudes dans le jeu.