Fil d'Ariane
Deux géants d'Afrique sont en danger. Le Cameroun et l'Algérie risquent de quitter la CAN dès mardi, chacun dans leur groupe, les "Lions Indomptables" face à la Gambie (16h00 GMT) et les "Fennecs" contre la Mauritanie (19h00 GMT), mardi 23 janvier à Bouaké.
L'attaquant de l'équipe nationale algérienne Baghdad Bounedjah lors du match entre l'Algérie et le Burkina Faso au stade de Bouaké.
Leurs deux adversaires sont encore en plus mauvaise position, avec zéro point, mais gardent un petit espoir de passer parmi les meilleurs troisièmes, à condition de créer un exploit contre les cadors.
*Les quintuples champions d'Afrique sont les plus en danger. Ils ne comptent qu'un point et n'ont rien montré de concluant dans le jeu en deux matches contre la Guinée (1-1) et le Sénégal (3-1), et l'ambiance est très tendue au sein de la "tanière" selon plusieurs sources.
Rigobert Song, sélectionneur national du Cameroun
"Je pense encore, et je sais, qu'on va aller au deuxième tour", assure Rigobert Song, se référant à la prestigieuse histoire footballistique des Lions Indomptables et au fameux "hemle", la combativité à la camerounaise.
Mais le travail du sélectionneur est très attaqué au pays. En conférence de presse, un journaliste lui a rappelé son bilan de huit défaites, huit nuls et seulement cinq victoires en lui demandant s'il se sentait "à la hauteur".
Le sélectionneur de l'équipe nationale camerounaise Rigobert Song lors du match entre le Sénégal et le Cameroun lors de la CAN 2023 le 19 janvier 2024.
"Nous rebâtissons, accordez-moi encore quelque temps et peut-être je partirai", a répondu le coach sans s'énerver.
Mais Rigobert Song a admis "que le Sénégal a été meilleur que" son équipe, et la différence de niveau était criante.
Le Cameroun est néanmoins passé à quelque centimètres d'un 2-2 qui aurait eu l'allure d'un hold-up.
"Je reste positif", assure le sélectionneur, "il y a encore le dernier match, il n'y a plus de calcul à faire, rien n'est encore perdu".
Tom Saintfiet, le coach belge de la Gambie, estime lui aussi que les "Scorpions" sont "toujours en vie".
"Zéro point, c'est trop peu, mais il faut toujours y croire. En 2022 les Comores et la Tunisie se sont qualifiés comme meilleurs troisièmes avec 3 pts, nous sommes toujours en vie".
"Nous sommes la petite équipe du groupe", souligne Saintfiet pour laisser la pression à son adversaire. "Le Cameroun doit gagner contre nous. Ce sera un match ouvert, mais pour l'instant on n'a pas encore marqué de but..."
Djamel Belmadi, sélectionneur de l'équipe nationale algérienne
L'Algérie ne veut pas revivre son cauchemar. "Je me serais bien épargné de souffrir comme ça", soupire le sélectionneur Djamel Belmadi. Le titre de champion d'Afrique 2019 s'est dilué dans les deux gros échecs suivants de l'Algérie: l'élimination au premier tour en 2022 et le barrage du Mondial-2022 perdu à la dernière seconde contre le Cameroun (1-0/1-2 a.p.).
Avec deux points, les "Verts" sont troisièmes de leur groupe derrière l'Angola et le Burkina Faso (4 points). Une victoire leur assurerait au moins une place de meilleur troisième.
Belmadi trouve "rageant" d'avoir concédé des buts à des moments où il estimait que son équipe "avait le contrôle", contre les "Palancas Negras" (les Antilopes Noires) (1-1) comme contre les "Étalons" (2-2).
Mais il préfère retenir "le mental" et "l'abnégation" de ses joueurs, qui ont égalisé dans les dernières minutes contre le Burkina, avec un doublé de Baghdad Bounedjah.
"Ca va nous servir", met en avant Belmadi. "Là on savait qu'on pouvait revenir. Si on veut aller très loin dans cette compétition, on aura des matches comme ça", prévient-il.
La Mauritanie ne rêve pas d'aller loin mais d'au moins gagner un premier match en Coupe d'Afrique. Elle en est à sa troisième participation, mais d'affilée, ce qui souligne sa progression.
Elle a enfin marqué ses premiers buts dans le jeu contre l'Angola (3-2), par Sidi Bouna Amar et Aboubakary "AK47" Koita, premier buteur dans le jeu, après un penalty datant de 2019.
"On n'est pas là pour distribuer des points à l'Algérie", assure son sélectionneur Amir Abdou.
Le Marseillais de naissance termine sur une dernière note d'optimisme. Avec les Comores, en 2022, "j'étais dans la même configuration, j'avais perdu contre le Maroc et le Gabon et on avait gagné le dernier match contre le Ghana (3-2)" et atteint les 8e de finale. L'Algérie peut trembler à Bouaké.