Canicule inédite : la Tunisie et l'Algérie en souffrance

En Tunisie comme en Algérie, la vague de chaleur actuelle atteint des températures record et frôlent les 50 degrés. 

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Alger, 8 juillet 2023.

AP Photo/Anis Belghoul
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La Tunisie va frôler lundi, même dans le nord du pays plus tempéré, les 50 degrés, soit 6 à 10 degrés de plus que les normales de saison, provoquant des coupures de courant et obligeant des familles à dormir sur les plages.

En Algérie voisine, les autorités sont en alerte, avec des pics pouvant atteindre 48 degrés localement dans cinq préfectures de l'est : Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf et Guelma, placées en "vigilance orange".

A la suite de cette "vague de chaleur sans précédent", le groupe énergétique public Sonelgaz a dit avoir enregistré dimanche un pic de consommation de 18.697 mégawatts. Les climatiseurs sont devenus hors de prix (plus de 500 euros contre 300 auparavant) ou introuvables. 

A Tunis, la température a atteint les 40° degrés en matinée lundi et grimpera même jusqu'à 49° en milieu d'après-midi.

Ces températures anormales pour un mois de juillet ont provoqué des délestages électriques dans certaines régions ces derniers jours, décidés par la compagnie publique Steg.

La canicule, qui dure depuis début juillet, a affecté la performance du réseau électrique, obligeant la Steg à procéder à de brèves coupures aux heures de forte consommation. 

Le 10 juillet, un record de consommation d'électricité a été atteint à 4.692 mégawatts, à cause d'une utilisation intensive de la climatisation.

Des Tunisiens des quartiers populaires, souvent dépourvus d'air conditionné, viennent le soir dormir sous des tentes sur les plages de Carthage ou La Marsa, au nord de Tunis.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup de Tunisiens ironisent sur le pic de chaleur attendu ce lundi, comparant la Tunisie à un "kanoun", brasero traditionnel.

D'autres ont publié des prières pour que la vague de chaleur qui dure depuis plus de deux semaines prenne fin.

Incendies meurtriers en Algérie

En Algérie, la vague de chaleur a ravivé les craintes quant au déclenchement d'incendies après deux étés dévastateurs.

En mai, l'Algérie a annoncé avoir acheté un bombardier d'eau et en avoir loué six autres, procédant aussi à l'aménagement de pistes d'atterrissage pour hélicoptères dans dix préfectures en plus de la mobilisation de drones anti-incendies.

Selon le ministre de l'Intérieur, Brahim Merad, jusqu'à présent les incendies qui se sont déclarés dans des forêts, récoltes ou oasis, "ont tous été maîtrisés".

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Mais la situation s'est dégradée. Quinze personnes ont péri et 26 autres ont été blessées dans la nuit de dimanche à lundi dans des feux de forêt ayant touché trois départements du nord de l'Algérie, a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur.

Au total, le pays a enregistré 97 incendies dans 16 wilayas (préfectures) mais les plus violents se sont déclarés à Béjaïa, Bouira et Jijel faisant 15 morts, a indiqué le ministère dans un communiqué. Ces incendies, attisés par des vents très forts, ont atteint des zones d'habitations dans ces trois préfectures où 1.500 personnes menacées par les flammes ont été évacuées, selon cette source.

Ailleurs au Maghreb, au Maroc et en Libye, les températures étaient plutôt conformes aux normales saisonnières.