La piste terroriste écartée et celle du narcotrafic également au lendemain de la fusillade au Cap-Vert dans une base militaire. Un acte isolé qui a fait 11 morts. Un jeune militaire cap-verdien soupçonné d'être le tueur a été arrêté mercredi 28 avril.
L'homme, âgé de 23 ans, a été arrêté en début d'après-midi dans un quartier de la capitale, Praia, ont indiqué les médias, dont la radiotélévision publique RTCV. La RTCV a diffusé sur son site des photos du suspect, torse nu, le nez tuméfié et portant des traces de sang. "L'auteur présumé du crime odieux commis à Monte Tchota a été arrêté", a annoncé le Premier ministre Ulisses Correia e Silva dans un communiqué, énumérant les noms des 11 tués dans un centre de télécommunications gardé par l'armée au nord de Praia.
Il a salué l'action de "la police nationale, la police judiciaire et les forces armées, ayant permis une intervention rapide et la capture de l'auteur présumé de l'assassinat barbare de 11 personnes", sans le nommer ni rappeler son appartenance à l'armée.
Selon les médias cap-verdiens, le suspect a tenté de voler un taxi quand le chauffeur l'a maîtrisé avec l'aide de quelques civils, au bout de quelques minutes de lutte, jusqu'à l'arrivée de la police. Il était armé mais n'a pas pu résister aux forces de sécurité qui l'ont conduit à un poste la police nationale, ont précisé les médias.
Deux jours de deuil national ont été décrétés à partir de mercredi et le président Jorge Carlos Fonseca ainsi que le Premier ministre ont annulé leur participation aux traditionnelles festivités du 1er mai sur l'île de Fogo.
Plusieurs médias ont rendu publics l'identité et l'âge du militaire soupçonné, qui aurait avoué à sa famille, avant de prendre la fuite, avoir appelé par son nom chacune de ses victimes avant de lui tirer dessus. Il s'agit de onze hommes, âgés de 20 à 51 ans : huit militaires et trois civils, dont deux techniciens espagnols. Tous ont été tués par balles dans le centre de télécommunications de Monte Tchota, avait annoncé mardi le gouvernement dans un communiqué.
"Un soldat qui travaille dans ce centre militaire est porté disparu et il y a de forts indices qu'il soit l'auteur de cette attaque", avait souligné le gouvernement. "Il n'existe pas de lien entre ces évènements et le trafic de drogue", selon le communiqué gouvernemental de mardi, alors que plusieurs médias ont évoqué l'hypothèse de représailles à la suite d'importantes saisies de drogue sur l'archipel. "Selon de premiers éléments, ces évènements ont pour origine des motivations personnelles, ce qui exclut l'hypothèse d'un attentat contre l'Etat du Cap-Vert", ajoutait le gouvernement.
Après cette attaque, a été constatée la disparition de neuf fusils et de munitions, retrouvés quelques heures plus tard dans une voiture garée dans une zone d'habitation à Praia, selon le communiqué.