Casamance : l'armée sénégalaise dresse un premier bilan de ses opérations contre les rebelles
L'armée sénégalaise annonce mardi avoir "totalement détruit" plusieurs bases rebelles appartenant à des séparatistes en Casamance. Un soldat sénégalais a été tué lors de l'opération militaire.
Un convoi de soldats sénégalais à la frontière gambienne en 2017.
AP Photo/Sylvain Cherkaoui
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"Les armées ont totalement détruit ou occupé les bases rebelles" dans plusieurs régions de la Casamance (sud), a annoncé le ministère des Forces armées dans un communiqué.
Outre un mort et huit blessés chez les militaires, les affrontements ont fait plusieurs morts dans le camp des rebelles, a annoncé l'armée sans en préciser le nombre, et d'autres séparatistes ont fui en abandonnant armes et matériel.
Opération militaire lancé le 13 mars dernier
"Ces bandes criminelles en déroute seront traquées jusque dans leurs derniers retranchements, à l'intérieur du territoire national et partout ailleurs", prévient le communiqué.
L'armée avait annoncé le 13 mars le lancement d'une opération en Casamance afin de démanteler les bases de la faction rebelle MFDC de Salif Sadio. Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mène un conflit de basse intensité depuis 1982, ayant causé plusieurs milliers de morts.
Ce conflit est resté latent jusqu'au lancement en janvier 2021 par l'armée sénégalaise d'une offensive majeure contre les rebelles. Le 24 janvier, quatre soldats ont été tués dans des affrontements, sept autres ont été capturés et emmenés de l'autre côté de la frontière gambienne, avant d'être relâchés en février.
La Gambie a recensé plus de 6.000 déplacés et réfugiés fuyant les violences entre soldats et rebelles casamançais. Le gouvernement gambien a promis la semaine dernière qu'il ne permettrait pas que son territoire soit "utilisé comme rampe de lancement ni que quiconque entre dans le pays avec des armes et des munitions".
Les rebelles casamançais, accusés de faire du trafic de bois et de cannabis, se sont souvent réfugiés en Gambie ou en Guinée-Bissau, qui a également une frontière commune avec le Sénégal. Le président sénégalais Macky Sall a fait de la "paix définitive" en Casamance la priorité de son second mandat.
La Casamance a été une possession portugaise pendant plusieurs siècles avant d'être cédée à l'empire colonial français en 1888 puis d'être intégrée au Sénégal au moment de l'indépendance de celui-ci en 1960.