Fil d'Ariane
Ils sont venus prêter main forte au service d'ordre officiel. Les scouts catholiques se chargent des fouilles au corps pendant que policiers et casques bleus surveillent la foule, armes à la main.
3000 personnes se sont déplacées pour ces obsèques. Beaucoup ne peuvent pas entrer dans la cathédrale. Le président et le Premier ministre centrafricains sont, eux aussi, venus rendre un dernier hommage à l'abbé Albert Tougoumalé-Baba ainsi qu'au policier et aux deux laïcs de la "Fratenité de Saint Joseph" tués également, le 1er mai, dans l'attaque de l'église de Fatima
Il faudrait que les Centrafricains disent plus jamais ça. Nous voulons tourner une page. Une page de vie, une page d'amour, de respect, de dialogue, de fraternité, c'est ce que je veux pour la RCA .Cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui.
Toujours le même message de fraternité, martelé par l'archevêque de Bangui. Même si les catholiques de la capitale centrafricaine n'oublient pas que l'histoire se répète.
L'église de fatima et le prêtre qui y officiait avaient déjà été pris pour cible, il y a 4 ans, dans des conditions similaires.
Le drame de Notre dame de Fatima n'est pas le premier, c'est le deuxième drame. Alors ça veut dire que ça ne passe pas vite comme ça. Mais nous sommes encore souffrants et nous pensons que la paix ne peut pas s'obtenir par la violence. Monseigneur Joseph-Marie Ngoui-Akandji, prêtre.
"Ce n'est pas le premier cas parce que dans la majeure partie des cas, si on se réfère à ce qui est arrivé à l'abbé Nzalé, à d'autres encore, à chaque fois il n'y a pas de protection. En quelque sorte le citoyen centrafricain est abandonné à lui-même", raconte Constantin Grehoua, neveu du prêtre Tougoumalé-Baba
Après de nouvelles violences, et des morts, dimanche soir dans le quartier musulman du PK5et aux alentours, le calme était revenu ce lundi, pour cette journée de deuil, à Bangui.