C'est peut-être la dernière année pour l'embargo sur les armes en Centrafrique, en vigueur depuis 2013. Le Conseil de sécurité doit voter ce jeudi 31 janvier son renouvellement. Mais pour la première fois, Paris, qui a rédigé le texte, ouvre la voie à un assouplissement de cet embargo comme le réclamaient les autorités centrafricaines qui dénoncent une politique du « deux poids deux mesures ».
L'embargo sur les armes en Centrafrique est-il toujours justifié ? Plus de 5 ans après son instauration par l'ONU, cet embargo est de plus en plus remis en question. Et le Conseil de sécurité lui-même réfléchit à son assouplissement.
Lundi ils étaient 3000 dans les rues de Bangui à manifester pour réclamer la levée de cette restriction, une loi deux poids deux mesures pour le Premier ministre qui affirme que le gouvernement respecte l'embargo alors que les groupes armés reçoivent des armes.
"Il y a un verrou qui doit être ouvert, explique Simplice Sarandji, Premier ministre de la République centrafricaine. Quel est ce verrou ? C'est celui qui a un impact sur nos forces de sécurité."
Déjà quelques brèches ont été ouvertes. La Russie, la Chine se sont vues accordées des exemptions pour des livraisons de kalachnikov, munitions ou véhicules.
La France qui suit le dossier de très près, a quant à elle rédigé un texte pour le Conseil de sécurité de l'ONU, texte qui ouvrirait la voie à l'allègement progressif de l'embargo d'ici fin septembre et sous conditions. Les autorités centrafricaines devraient s'engager sur une feuille de route concernant les programmes de désarmement, démobilisation et réintégration des combattants armés.
Pour cet économiste le pays est prêt à faire ses preuves. "Nous avons un régime légitime, démocratiquement légitime, et ce régime travaille depuis un certain temps à remettre les choses en ordre, notamment à rétablir les forces de sécurité et de défense dans tous leurs aspects", explique Kobo salomon, professeur de droit et d'économie à Bangui.
A Khartoum au Soudan voisin les pourparlers entre groupes armés et le gouvernement de Bangui se poursuivent et piétinent autour de nombreuses questions épineuses comme la formation d'un gouvernement d'union nationale. Les groupes armés contrôlent toujours la majeure partie du territoire.