Fil d'Ariane
« La situation des droits de l’homme reste inquiétante en République centrafricaine », a déclaré, le 17/2/23, l’expert indépendant de l’ONU sur la situation des #droitsdehomme , Yao Agbetse, à l’issue d’une mission entamée dans le pays le 8/2/23. pic.twitter.com/IFQljk8Y67
— MINUSCA (@UN_CAR) February 17, 2023
L'expert, mandaté par le Conseil des droits de l'Homme mais qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, juge que "l'obstruction" des opérations de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) par les forces russes "est inacceptable et doit cesser".
À la faveur du vide créé par le départ du plus gros des troupes françaises de Centrafrique, Moscou a dépêché dans le pays des "instructeurs militaires" en 2018, puis des centaines de paramilitaires en 2020 à la demande de Bangui, confrontée à une rébellion menaçante.
Ceux qui occupent des postes d'autorité de l'État, en particulier les préfets, les sous-préfets, les maires, ainsi que les membres de la police, sont soumis à des mauvais traitements par les forces bilatérales russes.
Yao Agbetse, Expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Centrafrique.
Ancienne puissance coloniale, la France avait déployé en 2013 plus d'un millier de soldats dans le pays, avec le feu vert de l'ONU, pour y faire cesser les violences intercommunautaires. Les derniers militaires français ont quitté le pays fin 2022, un retrait décidé par Paris en juin 2021 face au rôle grandissant du groupe paramilitaire russe Wagner dans ce pays en guerre civile depuis 2013.
Selon Yao Agbetse, des allégations d'enlèvements, de séquestrations et d'exécutions sommaires de civils sont portées contre ces forces russes, en particulier dans la préfecture de Mambéré-Kadéï.
"Ceux qui occupent des postes d'autorité de l'État, en particulier les préfets, les sous-préfets, les maires, ainsi que les membres de la police, de la gendarmerie et des FACA (Forces armées centrafricaines, ndlr), sont également soumis à des actes de torture et à des mauvais traitements par les forces bilatérales russes", a-t-il affirmé.
Dans sa déclaration, il demande au gouvernement de vérifier ces allégations, d'envoyer des équipes sur place et de mener des enquêtes impartiales.
Au cours du dernier trimestre de 2022, la Division des droits de l'homme de la Minusca a documenté et vérifié 483 violations des droits humains et du droit humanitaire qui ont touché 1.300 victimes civiles, selon l'expert.
Les forces de sécurité intérieure, les FACA et les forces bilatérales alliées ont été responsables de 58% des violations ayant entraîné 70% des victimes, le reste des violations étant imputable aux groupes armés, a-t-il ajouté.