Déplacements massifs de population
Ces affrontements aggravent une situation sécuritaire déjà chaotique depuis la prise du pouvoir par le Séléka dont les combattants sont accusés d'exactions, de violences et de pillages à répétition contre la population.
Fin août, le nouveau président Michel Djotodia a interdit aux combattants du Séléka de participer à toute opération de maintien de l'ordre dans la capitale, après des opérations de "désarmement" dans des quartier de Bangui considérés comme des fiefs de M. Bozizé qui s'étaient accompagnées de pillages et d'incendies d'habitations.
Une force africaine, la Misca, a commencé à se déployer à Bangui, où est également positionné un contingent de l'armée française. Mais la Misca ne compte actuellement que 750 hommes - sur un total prévu de 3.652 - en raison notamment de problèmes de financements. C'est bien peu pour sécuriser un pays de plus de 600.000 km2.
Face à la faillite de l'Etat centrafricain, des éléments incontrôlés du séléka et divers groupes armés difficiles à identifier profitent du vide sécuritaire pour semer la terreur.
La semaine dernière, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait annoncé que des milliers de personnes avaient été déplacées et au moins huit villages incendiés au cours de récentes violences dans le nord de la Centrafrique.
Les habitants y faisaient état "d'agressions physiques, d'extorsions, de pillages, d'arrestations arbitraires et de tortures commis par des hommes armés" selon le HCR.
Au total, le HCR a enregistré près de 209.000 nouveaux déplacés depuis décembre dans l'ensemble du pays, qui compte moins de cinq millions d'habitants.
Le président français François Hollande avait déjà interpellé l'ONU et l'Union africaine le 27 août, jugeant qu'il était "plus que temps d'agir" dans un pays "au bord de la somalisation", en référence au chaos sanglant dans lequel a sombré la Somalie depuis 1991.