Fil d'Ariane
Lundi 21 février, alors qu'ils escortaient un général français de la force de maintien de la paix de l'ONU, quatre casques bleus ont été arrêtés par la gendarmerie Centrafricaine. Ils ont été accusés de vouloir attenter à la vie du président centrafricain dont le convois se trouvait à proximité.
Un haut responsable de l'ONU en Centrafrique a rencontré le président Faustin Archange Touadéra afin d'obtenir "au plus vite" leur libération a annoncé ce 22 février le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric.
Le porte-parole des Nations Unies a précisé que les militaires en question "portent des cartes d'identification de l'ONU". Il a rajouté qu’ils "ne sont pas libres" et sont toujours "détenus par la gendarmerie" centrafricaine
"Le commandant de la Force" de Casques bleus de l'ONU et l'adjoint de l'émissaire onusien dans ce pays ont "été reçus par le président afin de traiter ce dossier", a-t-il indiqué. "Tout le monde essaie de dénouer cela pour que l'on assiste à la libération au plus vite des quatre militaires".
La Centrafrique a ouvert une enquête a annoncé le procureur de la République de la capitale, Bangui.
Les quatre hommes en treillis, appartenant à la Légion étrangère, avec tous leurs équipements militaires habituels, et munis de badges de la Minusca, étaient membres de la sécurité rapprochée du général français Stéphane Marchenoir, chef d'état-major de la force de maintien de la paix de l'ONU (Minusca). Ils venaient le de déposer à l'aéroport pour un vol à destination de Paris, selon l'armée française et l'ONU.Ils ont été accusés aussitôt sur les réseaux sociaux d'avoir voulu "assassiner" le président centrafricain, dont le convoi devait passer au même endroit de l'aéroport de Bangui, ce que Paris et l'ONU avaient immédiatement démenti avec force, dénonçant une "désinformation" et une "manipulation grossière".
"Le parquet de la République près le tribunal de grande instance de Bangui a décidé de l'ouverture d'une enquête régulière pour faire la lumière sur les faits", a déclaré ce 22 février le procureur Laurent Lengande sur les ondes de la radio d'État. Les quatre hommes lourdement armés et en treillis, "de nationalité française, italienne, roumaine et bulgare", selon le procureur, circulaient à bord d'un "véhicule suspect", blindé et non marqué ONU, en possession de quatre pistolets automatiques, trois fusils d'assaut et une mitrailleuse. Ils se trouvaient "à moins de 30 mètres du passage du convoi présidentiel", a assuré le magistrat centrafricain.
Cet incident est survenu au moment où les relations entre la France et son ancienne colonie sont de plus en plus tendues, exacerbées par une féroce guerre d'influence entre Paris et Moscou, dans ce pays en guerre civile depuis 2013.
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La France reproche à la Centrafrique d'être "complice" d’une campagne antifrançaise orchestrée par Moscou notamment par d'innombrables trolls sur les réseaux sociaux et dans certains médias. Et Moscou reproche à Paris d'accuser la compagnie de sécurité privée russe Wagner d'avoir fait main-basse sur le pouvoir et les ressources du pays.
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La Minusca compte environ 15.000 militaires et policiers dans ce pays parmi les plus pauvres du monde et en guerre civile depuis près de neuf ans.