Centrafrique: nouveau sommet de l'Afrique centrale
Les chefs d'Etat ou de gouvernement des dix pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) tiennent lundi à N'Djamena un nouveau sommet extraordinaire consacré à la crise centrafricaine.
De jeunes hommes armés patrouillent près d'une maison incendiée à Bogangolo en Centrafrique, le 11 octobre 2013. Photo : Pacome Pabandji - AFP.
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La CEEAC qui regroupe 10 Etats, dont la Centrafrique et tous ses voisins, à l'exception du Soudan, a annoncé qu'elle tiendra ce lundi dans la capitale tchadienne un sommet extra-ordinaire dédié entièrement à la Centrafrique. Une initiative prise par le chef d'Etat tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC et dont le pays joue un rôle politique et militaire majeur chez son voisin centrafricain. Selon le secrétariat général, « la Centrafrique est le principal objet du sommet de N'Djamena et c'est le cinquième sommet extraordinaire de la CEEAC » consacré à la situation en Centrafrique depuis le début de la crise qui a abouti au renversement du régime du président François Bozizé le 24 mars par la coalition rebelle Séléka dirigée par Michel Djotodia, investi président de transition le 18 août. Une force africaine (Misca), devant à terme compter 3.600 hommes, est en cours de déploiement dans le pays pour tenter d'y rétablir la sécurité et de désarmer les combattants incontrôlés qui sèment la terreur. De son côté, la France, l'ancienne puissance coloniale, a un contingent de 400 soldats qui contrôle l'aéroport de Bangui. Paris est également monté en première ligne au Conseil de sécurité de l'ONU pour obtenir un renforcement du mandat de la force africaine et se dit prêt à augmenter le nombre de ses troupes dans le pays.
Des Centrafricains déplacés hébergés à Bossoangoa le 18 octobre 2013 (AFP, Pacôme Pabandji).
Une tragédie Depuis le coup d'Etat, la population du pays est livrée aux exactions de bandes armées et à des violences intercommunautaires. Près de 10% des habitants ont été déplacés. « La situation humanitaire s'est une fois de plus dégradée (...) C'est une tragédie que vit le peuple centrafricain. On ne peut la laisser perdurer », a déclaré au cours d'une conférence de presse de presse à Bangui, un des responsables de cette mission, John King, à l'issue d'une visite de 48 heures. « D'abord il faut qu'il y ait la sécurité pour les civils afin qu'ils puissent rentrer chez eux. Nous devons tous être réalistes: les problèmes sont plus graves que ceux des années précédentes », a ajouté M. King, en référence aux crises, troubles et coups d?État qui ont secoué le pays depuis son indépendance en 1960. Arrivée jeudi soir à Bangui, la mission onusienne s'est rendue notamment vendredi à Bossangoa (250 km au nord-ouest de Bangui), où des affrontements entre combattants de l'ex-rébellion Séléka et des groupes d'autodéfense ont fait plus de 100 morts en septembre et des dizaines de milliers de déplacés.