En Centrafrique, la panique a gagné l'hémicycle de l'Assemblée nationale ce lundi 29 octobre. La raison ? Un député armé vient de tirer en l'air. À l'ordre du jour, l'élection d'un nouveau Président, après la destitution de Karim Meckassoua.
Ce lundi 29 octobre dans l'hémicycle, tous les députés centrafricains avaient pour une foistenus à être présents.
Il s'agissait pour eux de tourner la page Karim Meckassoua et d'élire leur nouveau président au perchoir. Alors que l'un des favoris, Laurent Ngon Baba est en train de terminer son discours, des tirs retentissent... et c'est le sauve qui peut !
C'est vraiment déplorable ! Clément Ndotizo, député de la majorité présidentielle
L'auteur des coups de feu, Alfred Yekatom, plus connu sous le surnom de "Rhombo", est un ex-chef des milices antibalaka du Sud. En tentant de s'enfuir, il tire en l'air dans l'hémicycle.
Pourquoi a-t-il dégainé son arme et pourquoi a-t-il tiré ? Ce député qui a été braqué, ne le sait même pas lui-même. "J'étais face à lui et je lui ai dit que je n'ai pas de problème avec lui", a indiqué le député Clément Ndombet.
Ce que l'on sait c'est que Rhombo était proche de Karim Meckassoua, ex-président de l'Assemblée nationale tout juste destitué. La séance a repris une heure plus tard, après une fouille méticuleuse de chaque parlementaire.
Tensions palpables
La destitution et ce coup de sang sont-ils liés ? Une chose est sûre, le tout nouveau président de l'Assemblée nationale élu à l'issu de l'incident prend ses fonctions dans un climat plutôt tendu.
Pour Laurent Ngon-Baba, le nouveau président de l'Assemblée nationale, "il y a eu des incidents graves. Il y a eu tentative d'assassinat et nous sommes dans un pays d'Etat de droit !", soutient cet ancien ministre sous le président François Bozizé (2003-2012).
État de droit ? Vraiment ? Pourtant dimanche dernier, scène perturbante : Karim Meckassoua tient un meeting au PK5, quartier dont il est député. Et ce sont des miliciens armés jusqu'au dents qui ouvre la voie de son cortège.
Le président de l'Assemblée nationale déchu a lancé un appel au calme. Pas sûr qu'avec les événements d'aujourd'hui le message ait été entendu par tous.
Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique, pays de 4,5 millions d'habitants, vit sous la coupe de groupes armés.