Centrafrique : un humanitaire de MSF tué, des locaux de la Croix-Rouge attaqués

Un humanitaire de Médecins Sans Frontières (MSF) est mort après l’attaque lundi 28 décembre d’un camion de transport public à Grimari, près de Bambari, la quatrième ville du pays située à quelque 380 km au nord-est de Bangui. Elle avait été prise temporairement la semaine dernière par des rebelles lors d'une offensive visant à perturber le processus électoral. 
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Centrafrique bureau de voter Bangui

Un bureau de vote à Bangui. 

Bangui, Centrafrique , 27 décembre 2020 (Illustration).

© Reuters / Antonie Rolland
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Les ONG Médecins Sans Frontières et le Comité international de la Croix rouge (CICR) ont dénoncé mercredi "la nouvelle vague de violence" et les combats qui se poursuivent en Centrafrique après les élections présidentielle et législatives de dimanche.

"Notre collègue n’était pas en service et avait emprunté ce camion de transport public pour se rendre de Bambari à Bangui quand la fusillade a éclaté", a déclaré mercredi l'ONG dans un communiqué. "Il y a eu 19 blessés et 3 morts", a précisé à l’AFP Emmanuel Lampaert, chef de mission de MSF en Centrafrique.

Dans la soirée du 27 décembre, les locaux du CICR à Bouar, dans l’ouest du pays, ont également été saccagés par des hommes armés qui ont aussi blessé trois employés de la sécurité. 

"Nous sommes choqués, c’est une attaque violente avec utilisation d’armes à feu", s'est indigné auprès de l'AFP Taoffic Touré, le coordinateur communication du CICR en Centrafrique.

"Ces incidents surviennent alors que les conditions de sécurité se sont fortement dégradées depuis quelques semaines à la suite d'affrontements entre groupes armés et forces étatiques", a précisé l’ONG dans un communiqué.

Les deux organisations ont tenu à rappeler que les humanitaires ne devaient pas être pris pour cible des combats entre les rebelles et les forces du gouvernement, suppléées par des renforts venus du Rwanda et de Russie. 

La Centrafrique a été ravagée par la guerre civile après qu'une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime du président François Bozizé en 2013. 

Depuis 2018, la guerre a évolué en un conflit de basse intensité, où les groupes armés contrôlent les deux tiers du territoire et se disputent le contrôle des ressources du pays, tout en perpétrant régulièrement des exactions contre les populations civiles.