Fil d'Ariane
Les manifestants, en tee-shirts rouge ou bleu, couleurs du Front républicain, organisateur de la manifestation et proche du pouvoir, ont scandé l'hymne national et brandi des banderoles affirmant "Pour un avenir meilleur, le peuple demande une nouvelle constitution" ou "Touadéra doit continuer".
"Je suis là pour soutenir la volonté populaire, notre pays est trop en retard", a expliqué André Zongo-kette, un manifestant. Hippolyte Ngate, secrétaire du Front républicain, y a remis au Premier ministre Félix Moloua, présent avec d'autres membres du gouvernement, une demande officielle pour la tenue d'un référendum.
Ce rassemblement a duré toute la matinée pour se terminer à la mi-journée devant le Monument des Martyrs, au centre de la capitale où des dizaines de manifestants ont été rémunérés 15.000 francs CFA (23 euros) par le Front républicain pour avoir participé à la mobilisation. Début juillet, déjà, des centaines de manifestants avaient exigé une nouvelle Constitution.
Des électeurs font la queue pour les élections présidentielles et législatives à Bangui le 27 décembre 2020.
Officiellement, les manifestants dénoncent notamment le fait que la constitution actuelle empêche les jeunes de moins de 35 ans d'être candidat à la présidentielle, et ne demandent pas ouvertement la possibilité pour le président de faire un troisième mandat.
Le gouvernement s'est déjà déclaré favorable à une nouvelle constitution ou à une modification de cette dernière. Or, une proposition de réforme constitutionnelle déposée à l'Assemblée nationale fin mai par un groupe de députés de la majorité fait sauter le verrou du plafond de deux mandats, selon l'opposition, et ses promoteurs pressent le président Touadéra de la faire adopter par référendum. Une révision de la Constitution par l'Assemblée doit, elle, recueillir une majorité qualifiée des deux tiers des députés.
Faustin-Archange Taoudéra avait été réelu fin décembre 2020 avec 53,16 % des suffrages à l'issue d'un scrutin controversé, moins d'un électeur sur trois ayant eu la possibilité d'aller voter en raison de l'insécurité dans un pays en proie à une guerre civile très meurtrière depuis 2013.