Centrafrique : une enquête ouverte après l'attaque au colis piégé contre un représentant russe

Le gouvernement centrafricain a condamné l'attaque au colis piégé contre un représentant russe, le 16 décembre, et a annoncé l'ouverture d'une enquête. Un incident survenu dans un pays où l'influence russe est grandissante et
le lendemain du retrait total des troupes françaises du territoire.
Image
La façade du centre culturel "la Maison russe", où travaille le représentant russe touché par un colis piégé le 16 décembre
La façade du centre culturel "Maison russe", où travaille le représentant touché par un colis piégé
STRINGER / AFPTV / AFP
Partager3 minutes de lecture

Après une attaque au colis piégé contre un représentant russe, une enquête a été ouverte, a annoncé la Centrafrique.

Le gouvernement dénonce, dans un communiqué, l'attaque terroriste et évoque "une vaste campagne de déstabilisation du pays" par des "ennemis du peuple centrafricain", sans les nommer.

L'explosion est survenue le 16 décembre et visait Dmitri Syty, le "chef de la Maison russe", un centre culturel basé à Bangui.

L'homme a directement été hospitalisé pour des "blessure sérieuses" a indiqué l'ambassade russe en Centrafrique. Il se trouve toujours dans un état "stable et grave" le 18 décembre.

(Re)lire : Centrafrique : un bras de fer entre Paris et Moscou ?

Un pays sous influence russe croissante

La Centrafrique, pays touché par une guerre civile depuis 2013, est au coeur de la stratégie d'influence de la Russie sur le continent africain. Une influence culturelle, mais aussi militaire, avec la présence, depuis plusieurs années, des milices Wagner.

Cette stratégie russe a notamment précipité le déclin de la présence de la France, ancienne puissance coloniale, dans le pays.

Pendant l'été 2021, l'état-major français a décidé le retrait de ses troupes basées en Centrafrique. Les derniers soldats ont quitté le territoire le 15 décembre, la veille de l'attaque.

Centrafrique : il n'y a plus de soldats français sur le territoire

TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...

La France accusée par Wagner

Dans ce contexte de guerre d'influence, le chef du groupe Wagner et riche homme d'affaire russe, Evguéni Prigojine, a accusé la France d'être derrière l'attaque au colis piégé.

Sur Telegram, il a notamment affirmé que le colis était accompagné d'une note sur laquelle était écrit : "C'est pour toi, de la part de tous les Français, les Russes ficheront le camp d'Afrique".

Cependant, aucune preuve de l'existence de cette note n'a été donnée.

Cette information est fausse et c'est même un bon exemple de la propagande russeCatherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères

Les accusations ont tout de suite été démentie par la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en déplacement à Rabat. La cheffe de la diplomatie française a dénoncé ces déclarations : "Cette information est fausse et c'est même un bon exemple de la propagande russe".

Le 21 décembre, Moscou décide de convoquer l'ambassadeur de France.

Ce n'est pas la première fois que la Russie et la France sont au coeur d'une bataille informationnelle. 

Lors du départ des troupes françaises du Mali, en avril 2022, un faux charnier avait été massivement partagé par des comptes pro-russes sur les réseaux sociaux. En réponse, la France avait déclassifié des images de drone, montrant des soldat portant l'uniforme Wagner entasser des corps.

(Re)lire : Enquête sur un charnier à Gossi au Mali : une "détérioration supplémentaire" dans les relations entre Paris et Bamako