Ils sont opposants à Ali Bongo, ils traquent le président gabonais et son entourage partout dans le monde et mènent des opérations coup de poing pour leur rendre la vie impossible. Un mode de résistance que ces militants issus de la diaspora gabonaise aimeraient "internationaliser".
Mardi après-midi, au 47 boulevard Suchet, une petite dizaine de Gabonais de la disapora se retrouve. Franck Jocktane et Early Ndossi viennent des États-Unis et découvrent le très chic 16e arrondissement de Paris. "C'est Paris, c'est beau ! On aimerait bien avoir des quartiers pareils au Gabon", lance Early Ndossi.
Derrière les murs d'un immeuble cossu mais sans charme, la résidence parisienne de Seïdou Kane, un proche du président gabonais Ali Bongo. Un homme richissime, mis en examen en France pour "corruption et abus de bien social". Une petite dizaine de manifestants seulement sont réunis mais la colère est grande: "Il est inacceptable qu'il pille le Gabon et que les gabonais vivent dans la précarité et que lui vienne en France jouir de tout ce luxe-là."
Ces militants du collectif "Dream Team" accusent aussi Seïdou Kane d'avoir financer des milices qui ont tué des opposants a Ali Bongo, lors des violences post-électorales de 2016. "Nous sommes ici pour faire savoir à Monsieur Seïdou Kane que le vol de l'argent du contribuable gabonais va s'arrêter. Nous réclamons justice pour nos morts, nos martyrs, nous réclamons justice pour le peuple gabonais !"
Un combat panafricain
Pour donner plus de résonnance à leur mouvement, la scène est retranmise en direct sur Facebook. Quelques minutes plus tard, la police met fin au spectacle. Peu importe, ils rêvent de multipler ce type d'opération coup de poing et de déranger Ali Bongo et son clan, en Occident mais aussi sur le continent africain.
Le collectif "Dream Team" ne compte pas en rester là. Franck Jocktane et Early Ndossi partent à la rencontre de représentants de "Tournons la page", un mouvement citoyen panafricain qui milite pour l'alternance dans de nombreux pays comme le Togo, le Tchad ou le Niger.
"Il faudrait internationaliser la lutte conter les dictateurs, la résistance au niveau de tous les pays, c'est-à-dire les dictateurs, ils se déplacent, ils se rendent visite, explique Maikoul Zodi, représentant de "Tournons La Page" au Niger. Lors des visites, la société civile locale, nationale pourrait se mobiliser pour mettre le dictateur mal à l'aise." Les idées ne manquent pas, ces militants partagent un même combat, au-delà des frontières.