"Cheick Cissé, c'est une icône"

Le premier entraîneur de Cheick Cissé, Lucien Christian Kragbe, était au plus près de son champion tout au long de la journée de combats au Grand Palais. Il nous livre son sentiment après la médaille de bronze, la première et la seule pour la Côte d’Ivoire pour cette édition des Jeux Olympiques. Avec le sentiment d'avoir travaillé au succès d’un petit enfant d’Abidjan devenu une icône africaine. 

 

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@AP Photo/Andrew Medichini
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C'est sa 2e médaille olympique, 8 ans après la première. C'est un phénomène que vous avez découvert... 

Imaginez un peu le nombre d'années... 8 ans entre le top et aujourd'hui... Mais il est toujours resté à son meilleur, il a gagné des différents Grands Prix. Il sort de 2023 avec le titre de champion du monde dans la catégorie des plus lourds...Il a écrit son histoire et dans cette histoire, il a deux médailles olympiques, une en Or, une en Bronze et une médaille comme champion du monde. Moi je pense que c'est un phénomène. C'est une icône. Vraiment. En Côte d'Ivoire, il ne passe plus inaperçu, même à Paris dans les rues (sourires).

Vous entraînez toujours des enfants dans votre club à Abidjan, cette médaille elle est importante aussi pour eux ? 

Après chaque succès, aujourd'hui en Côte d'Ivoire, il est un modèle. Tout le monde veut ressembler à Cheick Cissé et faire comme lui au taekwondo. Mais imaginez un peu après Rio, le nombre de pratiquants a triplé ! Si on augmente encore aujourd'hui, c’est grâce à lui ; nous sommes à plus de 60000 combattants de taekwondo en Côte d'Ivoire, la 2e discipline après le football bien sûr. Donc il créé cet attrait, avec Ruth Gbagbi aussi (double médaillée olympique en 2016 et 2021 - ndlr). Il y a eu une vulgarisation de cet art martial. 

Vous qui l'avez connu du coup beaucoup plus jeune, qu'est-ce que vous ressentez au fond de vous-même ? 

Oh, c'est un sentiment de plaisir de savoir qu'on n'a pas œuvré pour rien. Le petit fruit qu'on a planté, ce qu'on a entretenu, ça a donné des fleurs aujourdhui et c'est vraiment un grand sentiment.  

Alors il a toute la base. Ce n’est pas évident parce que si vous n'avez pas une bonne base, vous ne pouvez pas être au sommet. Et cette base-là, on lui a donné. Depuis qu’il est enfant, on est ensemble. Depuis ses 10 ans, aujourd'hui, il a 30 ans... donc imaginez un peu le nombre d'années, nous sommes toujours ensemble. J'étais là pour le galvaniser après la demi-finale, je l'ai remonté, je l'ai requinqué; moralement, il était prêt, on a fait un vide après la demi-finale (perdu à très peu de choses contre l’anglais Cunningham - ndlr). Et puis on a mis l’objectif sur la médaille de bronze donc je pense que l'objectif est atteint. On ne voulait pas repartir bredouille et on repart en Côte d'Ivoire avec une médaille de de bronze. Vraiment il n’y a pas mieux que ça !