Cheick Cissé : "Rien ne s'obtient dans la facilité"

Au Grand Palais, Cheick Cissé a d’abord porté son coach sur ses épaules, énorme sourire sur le visage. Puis il a claudiqué, la jambe abimée, pour aller chercher un drapeau ivoirien et faire le tour de cette immense stade éphémère de taekwondo, sous les hourras de la foule. Sacré retour au sommet... Après son titre de Rio en 2026, Cheick Cissé revient sur un podium olympique, et arrache une médaille pour la Côte d’Ivoire, encore KO des échecs de ses sprinteuses en athlétisme et de la défaite de Ruth Gbabgi au taekwondo, ce vendredi 9 août. Encore une fois Cheick Cissé s’est accroché à son idée d’être un modèle pour la jeunesse. Et il va continuer sa carrière. A 30 ans, il n’en a pas terminé avec les combats.

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Cheick Cissé avec son entraîneur Juan Antonio Ramos @AP Photo/Andrew Medichini
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Vous avez vécu une joie intense, dans un combat terrible... Sur la fin, vous ne pouvez plus marcher. Qu’est-ce que vous ressentez ? 

 

Ecoutez, c'est dans la douleur que j'ai eu cette médaille. Chaque fois que j'attaquais le Mexicain, il levait la jambe pour parer...Il fallait faire cette médaille pour tous les Ivoiriens, pour tous les jeunes Ivoiriens, pour toute l'Afrique, c'était important. Je pense que c'est la première médaille de l'Afrique de l'Ouest ? Il fallait honorer la Côte d'Ivoire. Nous avons fait les JO de Rio : deux médailles avec Ruth Gbabgbi et moi. Tokyo : une médaille avec Ruth. On ne pouvait pas partir de Paris sans avoir une médaille et donc fallait tout donner quelle que soit la blessure. Je suis heureux. J'espère que tous les Ivoiriens, tous les jeunes Ivoiriens qui rêvent à travers nos victoires vont continuer à rêver, vont continuer à essayer de devenir comme nous. 

 

Les jeunes ivoiriens -et notamment les athlètes de taekwondo dans votre club à Abidjan- ont regardé le match, ça, ils étaient dans le club. Quel est ton message pour eux? 

 

Rien ne s'obtient dans la facilité. Ce que je peux dire c'est qu'il faut continuer de rêver, de rêver grand. Et d'ajouter du travail et en plus la persévérance parce que vous savez, j'ai gagné à Rio, j'ai perdu à Tokyo, je pouvais baisser les bras mais je n’ai pas baissé les bras. Je suis retourné au combat, je suis devenu champion du monde et aujourd'hui médaille de bronze, l'unique médaille de l'Afrique de l'Ouest ! Alors merci pour vos pour vos prières ! Et de me pousser sur les réseaux sociaux, partout. Et je suis très heureux de défendre mon pays, la Côte d'Ivoire, et de défendre aussi l'Afrique. 

Maintenant, tout le monde attend que vous poursuiviez. Y-a-t-il d’autres médailles encore possible ? 

Alors je suis aussi époux et je suis père de famille...(rires) Mais on va continuer, on va continuer. Los Angeles 2028, c'est ça. Mais pour l'instant, on va fêter la médaille avec toute la Côte d'Ivoire, toute l'Afrique et après on verra. Un peu de repos et on verra ce qui se passe après.