Fil d'Ariane
Plainte des associations SHERPA et SURVIE et de la Fédération des Congolais de la diaspora auprès du procureur de la République de Paris pour des faits de recel de détournements de fonds publics mettant en cause plusieurs chefs d'États africains et des membres de leur famille, à savoir :
• Omar BONGO, ancien président de la République du Gabon, décédé le 8 juin 2009
• Denis SASSOU NGUESSO, président de la République du Congo
• Blaise COMPAORE, président de la République du Burkina Faso
• Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO, président de la République de Guinée équatoriale
• Eduardo DOS SANTOS, président de la République d'Angola
Ouverture d'une enquête préliminaire confiée à l'Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière (OCRGDF) révélant un patrimoine immobilier et mobilier conséquent en France et de nombreux comptes bancaires. S'agissant de Teodoro NGUEMA OBIANG MANGUE, fils du président de la Guinée équatoriale et ministre de l'Agriculture et des Forêts dans son pays, les enquêteurs sont informés de l'existence d'une enquête pénale ouverte aux États-Unis, visant le patrimoine que l'intéressé se serait constitué dans ce pays.
Le procureur de la République de Paris, considérant que les infractions sont insuffisamment caractérisées, classe la plainte.
Sur la base des mêmes faits, nouvelle plainte déposée par Transparency International, Sherpa et un ressortissant gabonais. La plainte avec constitution de partie civile vise seuls le Gabonais Omar Bongo (décédé en 2009), le Congolais Denis Sassou Nguesso et l'Equato-Guinéen Teodoro Nguema Obiang.
Après des hésitations sur la recevabilité de la plainte d'une ONG anticorruption et des décisions contradictoires entre juges d'instruction, parquet et cour d'appel, la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, annonce que la justice peut enquêter sur le patrimoine des trois chefs d'Etat et de certains de leurs proches. Deux juges d'instruction sont désignés.
Le service du protocole du ministère des affaires étrangères confirme que le statut de Teodoro Nguema Obiang et un hôtel particulier, situé au 42 avenue Foch à Paris relèvent du droit commun.
Des véhicules de la famille de Teodoro Nguema Obiang sont saisis après une perquisition dans un immeuble appartenant à son entourage.
Perquisition dans un hôtel particulier parisien. Environ 200 m3 de biens qui s'y trouvent sont saisis.
Un mandat d'arrêt international est lancé contre Teodoro Nguema Obiang qui refuse de répondre à la convocation des juges d'instruction.
La justice saisit à Paris l'hôtel particulier de Teodoro Nguema Obiang, situé au 42 avenue Foch dans le 16ème arrondissement à Paris.
Après une demande d'entraide pénale internationale adressée en novembre 2013 aux autorités judiciaires de Guinée équatoriale (sur le fondement de la Convention des Nations-Unies contre la criminalité organisée transnationale), Teodoro Nguema Obiang est mis en examen pour blanchiment de détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et abus de confiance et corruption, par le biais des fonds des sociétés EDUM, SOCAGE et SOMAGUI FORESTAL.
Les juges saisissent plusieurs propriétés, dont une luxueuse demeure dans la région parisienne, soupçonnant un neveu de Sassou Nguesso d'en être le véritable propriétaire. Ils ont déjà saisi une quinzaine de véhicules de luxe en février dans une banlieue huppée de Paris chez des membres de la famille.
La Cour de cassation rejette le pourvoi de Teodoro Nguema Obiang, qui demandait l'annulation de sa mise en examen, invoquant son immunité en qualité de 2ème vice-président de son pays et l'incompétence des magistrats instructeurs pour les faits de blanchiment d'infractions commises sur le territoire d‘un État étranger.
Le président congolais Sassou-Nguesso contre-attaque, portant plainte à Paris pour "escroquerie au jugement".
Des biens immobiliers à Paris et Nice, appartenant à la famille du président gabonais Ali Bongo, sont saisis. Deux appartements à Paris au nom d'Antoinette Sassou-Nguesso, l'épouse du président congolais, ont également été confisqués.
La Guinée équatoriale dépose une requête à la Cour internationale de justice (CIJ) contre la France pour mettre fin aux procédures contre le fils du président, invoquant son immunité.
Teodoro Nguema Obiang, 47 ans, promu vice-président fin juin par son père, est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris.
A l'ouverture du procès devant la 32e chambre correctionnelle, Teodoro Nguema Obiang, absent, représenté par ses avocats, obtient un délai pour préparer sa défense. Le procès est reporté au 19 juin.