Chronologie d'une émancipation inéluctable

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Guerres, violences et négociations pour chasser les colons

1850 - 1950, frémissements

26 juillet 1847, Libéria

Chronologie d'une émancipation inéluctable
Femmes libériennes en 1910, Wikicommons
Le Libéria, avait été fondé en 1847 par une société américaine pour y installer des esclaves noirs. Créé par une fondation philanthropique américaine, fondée en 1816 par une assemblée de notables blancs présidée par le congressiste Henry Clay, son but était d’inciter les esclaves affranchis à revenir sur le sol africain.

    1910, Afrique du Sud

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    Mineurs en Afrique du Sud, début du XXème siècle, Library of Congress
    Au terme d’une guerre sanglante avec les Boers (originaires des Pays Bas), les précédents colons, l'Union sud-africaine, formée des colonies anglaises et boers reçoit son indépendance de Londres. Les Afrikaners, nouveau nom des Boers, restent majoritaires dans la population blanche. Les Noirs sont exclus de la gestion du pays neuf. (Une indépendance plus formelle sera actée en 1931).

      1922, Égypte

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      Bonaparte en Egypte, huile sur toile, Jean Leon Gérôme, 1867
      Le protectorat britannique, établi en 1914, est supprimé en 1922, et l'Egypte devient un royaume. Mais, jusqu’en août 1936, la Grande-Bretagne se réserve le droit de gérer la Défense et les Affaires étrangères du pays, et gardera des troupes dans le pays jusqu’en 1956. La République sera proclamée en 1953, après le coup d'État des "officiers libres".

      1951, Libye

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      Mosquée à Tripoli, début du XXèle siècle, Library of Congress
      Le 24 décembre, la Libye, ancienne possession italienne occupée depuis la Seconde guerre mondiale par la France et la Grande-Bretagne, proclame officiellement son indépendance. La Libye, une monarchie fédérale dont le souverain est Idriss 1er, devient le premier pays africain à accéder à l'indépendance depuis la fin de la guerre.

      1956 - 1960, le basculement

      Soudan, 1er janvier

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      Grande Mosquée à Khartoum, années 1930, Libray of Congress
      La reconnaissance de l'indépendance du Soudan survient deux semaines après la proclamation faite au Parlement soudanais le 19 décembre 1955. État le plus étendu d'Afrique, le Soudan compte, au moment de son indépendance, environ 1 million d'habitants. Condominium anglo-égyptien depuis la fin du XIXe siècle, le Soudan connaît une évolution politique rapide au début des années 50. La décision du roi Farouk de se proclamer souverain d'Égypte et du Soudan intensifie le combat indépendantiste. Les communistes égyptiens, puis les officiers libres, soutiennent l’indépendance.

      Maroc, 2 mars

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      Mehdi Ben Barka, l'une des figures emblématiques de l'émancipation marocaine et du panafricanisme, Photo Yabiladi.com
      Le Maroc recouvre son indépendance, après quarante-quatre années de protectorat français. Cette libération fut rendue possible par les luttes indépendantistes commencées dès les années trente, et renforcées à l’occasion de la Seconde guerre mondiale, sous l’impulsion de l'Istiqlal et de l’Union générale des syndicats.
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      Tunisie, 20 mars

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      Habib Bourguiba, leader du mouvement indépendantiste tunisien, premier président de la République de Tunisie, à Bizerte en 1952, Wikicommons
      La France reconnaît l'indépendance de la Tunisie 18 jours après avoir reconnu celle du Maroc. Le traité du Bardo signé en 1881 qui établissait le protectorat français dans le pays est abrogé. La signature du protocole d'indépendance ne s'est pas faite sans heurts : deux colons français ont été assassinés et les attentats se sont multipliés.

      1957, Ghana

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      Timbre soviétique édité à la gloire de Kwame Nkrumah
      Le 6 mars, la colonie britannique de la Côte d’Or, transformé en Ghana, est le premier pays de l’Afrique subsaharienne à obtenir l’indépendance. Éduqué aux États-Unis, le socialiste N’Krumah en devient le président et se fait le porte parole du mouvement pan-africain. A partir du XIXème siècle, les Britanniques avaient évincé les Portugais, Danois et Hollandais. Kwame Nkrumah, s’était forgé une conscience politique auprès des militants des droits civiques aux États-Unis et en Angleterre. Il revient au pays après la Seconde guerre mondiale. Emprisonné plusieurs fois par les Britanniques, il mène pourtant son pays à l’indépendance et fait du Ghana le berceau du pan-africanisme.

        1958, Guinée

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        Ahmed Sékou Touré à la tribune des Nations unies en 1962, Wikicommons
        Le 2 octobre, membre de la fédération de l'Afrique-occidentale française (A-OF) depuis 1904 avec une autonomie administrative relative en 1956, la Guinée rejette la proposition d'entrer au sein de la Communauté française et proclame son indépendance. Le Parti démocratique de Guinée (PDG) d'Ahmed Sékou Touré prend la tête de la marche vers l'indépendance qui s'accélère à partir de 1958 avec la proposition de nouvelle Constitution présentée par le président français Charles de Gaulle. Les Guinéens sont les seuls à refuser de joindre la Communauté française.

        1960, la fin des Empires

        Cameroun, 1er janvier

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        Ahmadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun, Peul musulman du Nord
        Le Cameroun, ancienne colonie allemande, avait été divisé en deux, au lendemain de la Première guerre mondiale, et placé sous tutelle française et anglaise. Au cours des années 40 et 50, l'Union des population du Cameroun (UPC) de Ruben Um Nyobé joue un rôle central dans la marche vers l'indépendance. Dès 1930, les chefs coutumiers du Littoral sont les premiers à réclamer une autonomie interne. En 1948, ils présentent une pétition à la SDN. Leurs revendications seront reprises en 1950 par l'UPC dont une délégation sera aussi reçue à la SDN en 1954. Cette année-là, le Cameroun et Madagascar sont les seuls pays dont l'indépendance aura été précédée par une période de violence extrême. Le colonisateur a utilisé la force pour mater les mouvements indépendantistes. Au Cameroun le pouvoir colonial a fait usage du napalm ; le Haut commissaire de l'époque, Pierre Messmer, parle de guerre psychologique sur le modèle de l'Indochine et de l'Algérie.

        Togo, 27 avril

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        Marché à Kpalimé, quatrième ville du Togo
        Quatre ans après le rattachement du Togo britannique au Gold Coast, devenu l'État indépendant du Ghana, la République du Togo s’en sépare. La question de la réunification des Togo britannique et français au sein d'un même État, avait dominé le débat politique pendant les années 50. La victoire du Comité de l'unité togolaise aux élections du 28 février 1958 sonne le glas de cette union. Le premier président, Sylvanus Olympio sera abattu lors d'un coup d'État, en janvier 1963.

        Madagascar, 26 juin

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        Les émeutes à Madagascar en 1947/1948. Wikicommons
        Le Parti social démocrate de Philibert Tsiranana, fondé en 1956, joue un rôle de premier plan dans la marche vers l'indépendance, avec un nouvel élan vers la fin des années 50. Devenue colonie française à la fin du XIXe siècle, Madagascar est le théâtre d'une sanglante rébellion en 1947-1948, matée par une brutale répression, avant de devenir une république au sein de la Communauté française, en 1958. Investi des pouvoirs spéciaux en janvier 1960, le président Tsiranana négocie une entente de coopération avec la France qui mène à l'indépendance.

          Congo (belge, futur Zaïre puis Rép. dém. du Congo), 30 juin 

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          Patrice Lumumba, une légende africaine
          Le Congo-Kinshasa, l'une des plus grandes et riches contrées du continent, a connu quatre grandes périodes au cours de son histoire moderne : une première tentative de colonisation de la part des Portugais, puis la période de l’État libre du Congo alors qu’il était sous la souveraineté personnelle de Léopold II de Belgique, la période du Congo belge et le Congo indépendant à partir de 1960. L’occupation européenne fut tardive, elle ne commença qu’à la fin du XIXème siècle lorsque l’explorateur britannique Henry Morton Stanley explora le fleuve Congo entre 1874 et 1877. En janvier 1959, sous la houlette du mythique Patrice Lumumba, des émeutes éclatèrent à Léopoldville. Les autorités belges y répondirent par une table ronde réunissant les principaux dirigeants congolais à Bruxelles. Le gouvernement belge annonça un programme visant à former les élites congolaises et s’engagea à conduire le pays vers l’indépendance. Celle-ci fut fixée par le Parlement belge au 30 juin 1960.

            Somalie, 1er juillet

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            Timbre de la République de Somalie
            Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) place les trois secteurs de la Somalie italienne sous tutorat britannique, italien et français. Elle accède à l'indépendance dix ans plus tard. L'objectif du nouveau régime somalien est de recréer la « grande Somalie » d'avant la colonisation européenne. Au XVIème siècle, le Portugal s'intéresse à la côte, mais ne réussit pas à s'y installer. À partir de 1875, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie revendiquent son territoire. Le nouvel État, qui occupe la corne de l'Afrique, est le plus oriental du continent. Vaste pays côtier, son sous-sol contient de l'uranium, du minerai de fer, de la bauxite et du cuivre, ce qui ne l'empêche pas (ou peut-être en est-ce la cause ?) d'être toujours l'un des plus instables de l'Afrique.
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            Bénin (ex Dahomey), 1er août

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            La porte du non retour à Cotonou, monument dédié aux esclaves embarqués par la traite négrière (Wikicommons)
            Ancien point de départ de la traite négrière, le Bénin a accédé à l’indépendance sous la dénomination de République du Dahomey, avant de prendre son nom actuel en 1975. En 1899, le Dahomey avait été intégré à l’Afrique occidentale française (AOF). En 1958, le pays devint la «république du Dahomey», un État autonome au sein de la Communauté française. L'indépendance fut proclamée à Porto Novo, la capitale du nouvel État qui devint, le mois suivant, membre des Nations unies.

            Niger, 3 août

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            Première monnaie frappée au Niger indépendant
            Très riche en minerais - l'or, le fer, le charbon, l'uranium et le pétrole -, le Niger fut découvert par des Écossais et des Allemands à la fin du XIXème siècle, et sera colonisé par la France au début du XXème. Il est l'un des quatre membres du Conseil de l'entente Sahel-Bénin - Côte-d'Ivoire, Dahomey, Haute-Volta - à proclamer son indépendance sans avoir préalablement conclu d'entente de coopération avec la France. Les élus favorisent le libéralisme pour l'économie du pays, qui, au moment de l'indépendance, est surtout axée sur l'agriculture et l'élevage.

            Haute-Volta (Burkina-Faso), 5 août

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            Timbre de la République de Haute Volta
            En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou était devenu un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l’actuel Burkina est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l’Afrique occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal-Niger. La Haute-Volta est l'un des quatre membres du Conseil de l'entente Sahel-Bénin-Niger-Côte d'Ivoire-Dahomey à proclamer son indépendance sans avoir préalablement conclu d'entente de coopération avec la France. Elle prendra le nom africain de Burkina Faso en 1984.

            Côte d'Ivoire, 7 août

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            Timbre à l'effigie de Houphouët-Boigny, émis pour le 5ème anniversaire de la Côte d'Ivoire
            Découverte par les Portugais, haut lieu de la traite négrière, devenue colonie française à la fin du XIXème siècle, la Côte d'Ivoire devient une république indépendante sans avoir préalablement conclu d'entente de coopération avec la France. Son premier président est un médecin de 55 ans devenu planteur de cacao et militant syndical, Félix Houphouët-Boigny. La République de la Côte-d'Ivoire, un pays qui compte 3,2 millions d'habitants en 1960, sera reconnue par l'Organisation des Nations unies (ONU) le 20 septembre 1960.
            Le président Laurent Gbagbo a déjà lancé les festivités du cinquantenaire... JT TV5Monde, 1er février 2010, 1'40 Reportage Ange Hermann Gnanih
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            Tchad, 11 août 

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            Mission scientifique française en 1959, dans le désert de Ténéré, Tchad. BML, Fonds C.L.C., C I/2
            Le Parti progressiste tchadien de François Tombalbaye joue un rôle central dans la marche vers l'émancipation. L'adoption d'une nouvelle Constitution mènera à la création d'un régime présidentiel et à l'élection de Tombalbaye. L'opposition sera éliminée et le pays, un des plus pauvres du continent, ravagé à partir de 1965 par une guerre civile. La conquête du territoire par l’armée française avait été lancée en 1900. C'est la fin de l'indépendance africaine dans cette partie du Sahel. En 1910, le Tchad était rattaché à l’Afrique équatoriale française.

            Centrafrique (Rép. centrafricaine, ex Oubangui-Chari), 13 août

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            David Dackook, premier dirigeant de république centrafricaine
            Colonie française jadis connue sous le nom d'Oubangui-Chari (1905), la République centrafricaine, petit pays de 1,7 million d'habitants, proclamée en 1958, accède à l'indépendance un mois après la conclusion d'ententes négociées avec le gouvernement français, le 12 juillet 1960. En 1885, des explorateurs belges avaient découvert le fleuve Oubangui. Le territoire est partagé entre la France et la Belgique de part et d'autre du fleuve qui marque ainsi la frontière entre ces deux puissances coloniales. En 1889, sur la rive droite de l'Oubangui est fondée la première ville française, Bangui, qui deviendra plus tard la capitale de la République Centrafricaine.

            Congo (Brazzaville), 15 août

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            Le Congo Brazzaville au début du XXème siècle. Library of Congress
            Colonie française jadis connue sous le nom de Moyen-Congo, elle fut intégrée à la fédération de l'Afrique-équatoriale française (A-EF), lors de sa création, en 1910, avant de devenir un territoire d'outre-mer en 1946. Des affrontements sanglants ont lieu en 1959, année qui est également marquée par la tenue d'élections législatives remportées par l'Union démocratique de la défense des intérêts africains de l'abbé Fulbert Youlou. Ce dernier est favorable à la coopération avec la France. C'est dans un climat de bonnes relations que le transfert des pouvoirs est conclu. La pénétration française avait débuté vers 1875 avec Pierre Savorgnan de Brazza ; il atteint le Congo en 1879 en remontant le cours de l'Ogoué, Dès 1899, le territoire est cédé à des compagnies concessionnaires aux mains de nombreux actionnaires, dont Léopold II de Belgique qui achète des actions sous un faux nom, mettant la main de facto sur la colonie.

            Gabon, 17 août 1960

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            Célébration de l'indépendance par des écoliers en 2008
            D'abord investi par les Portugais, le Gabon devient français au milieu du XIXème siècle. Après avoir fait partie de la fédération de l'Afrique-Équatoriale française de 1910 à 1958, le Gabon s'émancipe. À partir de la proclamation d'indépendance, c'est Léon M'Ba, le chef du Bloc démocratique gabonais, parti unique, qui dirige cet État donnant sur l'océan Atlantique. L'exportation de l'okoumé (un bois précieux) fait la richesse du pays, tout comme la richesse du sous-sol qui contient du manganèse, de l'uranium et surtout du pétrole. Au moment de son indépendance, le Gabon compte 400 000 habitants.
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            Sénégal, 20 août

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            Tirailleurs sénégalais à Marseille en 1913. Wikicommons
            Après avoir exprimé le désir de se retirer de la Fédération du Mali, le Sénégal proclame son indépendance le 20 août, même si les autorités ont choisi le 4 avril, date du transfert des pouvoirs de Paris vers Dakar, pour la célébrer... Élu le 5 septembre 1960, son premier président, l'écrivain Léopold Sédar Senghor, sera une des figures de proue du mouvement de décolonisation en Afrique. Après avoir été investi tour à tour par les Portugais et les Hollandais, ce territoire devient membre de la fédération de l'Afrique-occidentale française depuis sa création, en 1895. En 1958, le Sénégal avait pris par référendum la décision de devenir une république au sein de la Communauté française.

            Mali, 22 septembre 

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            Billet de banque malien de 1960, à l'effigie du nouveau président
            Jadis connu sous le nom de Soudan français, le Mali obtient une autonomie administrative relative en 1956. Le Soudan français et le Sénégal s'unissent en 1960 au sein de la Fédération du Mali. Lors de la proclamation d'indépendance, le 20 juin 1960, Léopold Sédar Senghor assure la présidence de l'Assemblée fédérale et Modibo Keita exerce la fonction de Premier ministre. Des différends politiques entraînent le retrait rapide du Sénégal de la fédération, laissant seul le Mali. Modibo Keita prend la tête du nouveau pays, rompt avec la France et s'oriente vers le socialisme.

            Nigeria, 1er octobre 

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            Sept ans après être devenu une fédération composée de trois régions - Est, Ouest, Nord - , le Nigeria, l'État le plus peuplé d'Afrique avec ses 34 millions d'habitants, proclame son indépendance. Malgré une production de pétrole importante, le Nigeria demeure un pays relativement pauvre. Les Portugais, premiers à établir des contact dans cette région, avaient été chassés par les Anglais dès le XVIème siècle. En réponse au nationalisme montant, après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques dotent le pays d'un gouvernement représentatif en 1951, puis d'une constitution fédérale en 1954.

            Mauritanie, 28 novembre

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            D'abord investie par les Arabes ou d'autres empires musulmans, la Mauritanie devient française au début du XXème siècle. Membre de la fédération de l'Afrique-occidentale française (A-OF) depuis 1904, la Mauritanie devient un territoire d'outre-mer en 1946 et une république en novembre 1958, après s'être prononcée en faveur de la proposition constitutionnelle du président français Charles de Gaulle. Lors des élections tenues en mai 1959, le Parti du regroupement mauritanien, seule formation sur les rangs, rafle tous les sièges. La Mauritanie deviendra l'une des premières Républiques islamistes.

            1961 - 1977, les derniers feux

            1961, 27 avril, Sierra Leone

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            Sierra Leone, 1960. Library of Congress
            La Sierra Leone est devenu le dernier pays de l'Afrique de l'Ouest à accéder à son indépendance, après plus de 150 ans d'administration coloniale britannique. Trois jours de festivités accompagneront cet événement pacifique, dans le port de sa capitale Freetown. Mais au lendemain de la proclamation, le pays s'enfonce dans l'instabilité avec l'arrestation de syndicalistes et même de militants nationalistes, due aux rivalités entre les différentes communautés et aux luttes tribales qui s'ensuivent. Gros producteur de diamants, cette terre très convoitée, est en proie à une violence quasi permanente.

            1961, 9 décembre, Tanganyika (aujourd'hui partie de la Tanzanie)

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            “Dr Livingstone, I presume ?“, gravure du début du XXème siècle. Wikicommons
            Le Tanganyika African National Union (TANA) de Julius Nyerere, un modéré qui a étudié en Europe, joue un rôle central dans la montée du sentiment autonomiste. Membre du Commonwealth, le nouvel État s'unira au Zanzibar en 1964 pour former ce qui deviendra la Tanzanie, un pays de 10 millions d'habitants dont Nyerere sera le président jusqu'en 1985.
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            Important carrefour commerçant dans l'Antiquité, cette terre agricole passa sous l'emprise des Allemands puis des Britanniques, avant d'accéder à son indépendance. C'est sur les rives du lac Tanganyika, que Henry Morton Stanley retrouve David Livingstone. Voir le récit de cette aventure Récit de Jakob Schlüpmann (1'30)

            1962, 5 juillet, Algérie

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            Les accords d'Evian, le 18 mars 1962. Wikicommons
            L’indépendance de l’Algérie est proclamée le 5 juillet 1962 après 132 ans de colonisation française. Celle-ci avait débuté le 14 Juin 1830 avec le débarquement des forces françaises sur la côte de Sidi Fredj. L'Algérie devient un département français, dans lequel les autochtones sont sujets de seconde zone. Au terme de huit années d'une guerre très meurtrière, après la signature des accords d’Évian le 18 mars 1962, et la proclamation du cessez-le-feu le lendemain, il va falloir moins de quatre mois à l’Algérie pour accéder totalement à son indépendance. L’exécutif provisoire est mis en place en en avril 1962 à Rocher Noir (Boumèrdes), puis le 1er juillet 1962 aura lieu le référendum d’autodétermination : 99.7 % en faveur de l’indépendance. Elle est proclamée le 5 juillet 1962.

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              1962, encore et toujours

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              Trois autres pays accéderont à l’indépendance cette même année, le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda.

                Entre 1963 et 1968...

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                ... ce sera au tour du Kenya, du Malawi, de la Zambie de la Gambie, du Botswana et de la Guinée espagnole, de devenir indépendants. Sans oublier la tentative avortée du Biafra. Gros plan en vidéo sur le cas exemplaire et douloureux de la très brève indépendance de Biafra, province orientale du Nigeria, en mai 1967. Récit de Jakob Schlüpmann (1'42)

                1974 - 1975, les colonies portugaises s'émancipent enfin...

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                Retour de réfugiés au Mozambique. UNHCR
                Il faudra attendre la révolution des œillets et la fin de la dictature militaire au Portugal, pour que les colonies portugaises s’émancipent finalement en 1974 et 1975 : Guinée-Bissau, Angola, Cap-Vert et Mozambique.

                Juin 1977, “last but not least“... Djibouti

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                Après avoir été connu sous le nom de Côte française des Somalis et être devenu, en 1967, le Territoire des Afars et des Issas, le dernier vestige de l’empire colonial de la France en Afrique continentale accède à l’Indépendance. Le territoire français des Afars et des Issas à l’entrée de la Mer Rouge devient la République de Djibouti et le 49ème État africain indépendant. C’est un siècle plus tôt, que la France s’était installée dans la corne de l’Afrique. Récit de Jakob Schlüpman (1'29)

                Chronologie établie par Sylvie Braibant

                Sources principales : Université de Sherbrooke, BBC (On this day), Herodot, Université de Laval (Québec)