Le tout nouveau premier ministe de Guinée nommé par Alpha Condé, Ibrahima Kassory Fofana, un économiste de 64 ans, aura pour lourde charge d'améliorer les infrastructures du pays. Parmi celles-ci, l'accès à l'eau potable. Reportage de Hatouma Diarra dans un quartier de Conakry frappé par la pénurie d'eau.
Il est difficile de faire la cuisine pour une famille de trente personnes lorsque l'eau manque. Les penuries sont devenues chroniques à Fossidere en Haute Banlieue, un quartier de Conacry. Elle peuvent durer jusqu'à deux semaines. "On paye l'eau mais il n'y a pas d'eau. On utilise 20 bidons, parfois 10 ce n'est pas tant que ça. Quand l'eau est coupée cela peut durer jusque deux semaines voir trois semaines", témoigne Fatoumata Cissé, habitante du quartier.
La famille doit faire trois kilomètres pour trouver de l'eau sur un point de forage. Les habitants viennent se plaindre régulièrement auprès du chef du quartier, Fofana Bangoura. Ce dernier démuni pointe la vétusté des infrastructures et le manque d'investissement des pouvoirs publics dans le réseau d'adduction d'eau de la ville. "Le gouvernement doit investir pour permettre l'approvisionnement en eau", insiste le chef du quartier. La demande ces dernieres années a explosé. De fait, la société publique chargeé de l'adduction de l'eau n'arrive plus à suivre l'urbanisation galopante de Conacry, ce que confesse le directeur général de la Société des eaux de Guinée.
"Nous sommes dans une crise d'eau. Souvent nous ne pouvons fournir que 4 litres par jour à des personnes qui devraient pouvoir en consommer entre 50 et 100 litres", avoue le dirigeant de la société publique.
L'agglomération de Conakry comptait un peu plus d'un millon d'habitant en 1997. Ils sont un peu plus de 3,5 milions aujourd'hui.