Congo-Brazzaville : le retour du général Mokoko en prison
Le général Jean-Marie Michel Mokoko de 74 ans a été remis vendredi en prison alors qu’il était soigné depuis un an à l'hôpital. L'ancien candidat à la présidentielle congolaise avait été condamné pour atteinte à la sécurité de l'Etat.
L’opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko vient d'être replacé en prison après avoir passé plus d'un an à l'hôpital. Lors de son procès, à Brazzaville, le 11 mai 2018.
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Reuters
L'ex-candidat à la présidentielle congolaise Jean-Marie Michel Mokoko lors de son procès à Brazzaville, République du Congo, 11 mai 2018.
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Coup dur pour l'ancien candidat à la présidentielle congolaise. Le général Jean-Marie Michel Mokoko vient d'être placé de nouveau en prison alors qu'il avait été condamné en 2018 à 20 ans de travaux forcés. Tombé malade en 2020, l'ancien général de 74 ans était soigné à l'hôpital militaire depuis un an le temps d'être en capacité de continuer à purger sa peine.
Son avocat, Me Yvon Eric Ibouanga, dénonce une mesure injuste. "Le général a été réintégré ce matin à la maison d’arrêt de Brazzaville, alors que sa cellule n’a pas été réaménagée", déclare-t-il à l’AFP. "Ce n’est pas une décision humaine, parce qu’il suivait jusque-là un traitement de kinésithérapie qui est loin d’être achevé."
Une procédure non respectée, selon ses avocats
Tombé malade en 2020, cet ancien chef d’état-major (1987-1993) avait été évacué en Turquie la même année. Il avait reçu des soins entre juillet et août 2020.
Depuis son retour au Congo il y a an, l’officier était interné à l’hôpital militaire. Avant qu'il ne retourne en prison, ses avocats exigaient un rapport médical attestant qu'il avait recouvert la santé et qu'il pouvait sortir de l'hôpital militaire. "Nous n’avons pas obtenu tout cela", s'est exprimé Me Ibouanga.
Les autorités gouvernementales et pénitentiaires ne se sont quant à elles pas encore exprimées sur les raisons de cette réintégration.
Le candidat malheureux de la présidentielle 2016
Le général Mokoko a été arrêté juste après ce scrutin, officiellement pour "atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat" et "détention illégale d’armes de guerre".
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 n'avait jamais reconnu les résultats, malgré la victoire prononcée du président Denis Sassou Nguesso (78 ans dont 37 cumulés au pouvoir). Il avait appelé les Congolais à la désobéissance civile. Après jugement, il avait été condamné en 2018 à 20 ans de travaux forcés.