Fil d'Ariane
"Dans le sud de mon pays, qui fait face à une famine causée par le changement climatique, plus de 1,3 millions de personnes sont dans une situation de détresse alimentaire, l'absence de pluie depuis plusieurs années a rendu impossible toute activité de subsistance". Ce vendredi 2 novembre, lors de cette deuxième journée de la COP26, le président malgache Andry Rajoelina est alarmiste sur l'avenir de son pays.
"Mes compatriotes endurent le tribut d'une crise climatique à laquelle ils n'ont pas participé", souligne le chef d'État malgache.
#AfricaCOP26: “My compatriots are bearing the brunt of a climate crisis that is not of their own making.” - #Madagascar's President @SE_Rajoelina #COP26
— African Development Bank Group (@AfDB_Group) November 2, 2021
La Guinée Bissau, les Comores ou encore Sao Tomé-et-Principe, ne sont pas touchés par la famine. Cependant, ces pays côtiers ou insulaires craignent un autre effet du réchauffement climatique, la montée des eaux.
"Je viens d’un pays, Sao-Tome-et-Principe, où l’une des îles, à savoir Principe, fait partie de la réserve mondiale de la biosphère. Cependant même cette réserve est menacée, 4% de la superficie des terres ont été engloutis par l’élévation du niveau de la mer en raison du réchauffement climatique", s'inquiète le président de Sao Tomé-et-Principe, d'après des propos recueillis par nos confrères de RFI.
"Notre présence ici doit être l’occasion de donner un nouvel élan à notre engagement commun, à travers la réalisation de notre engagement politique, et la mise en œuvre des décisions relatives à l’accord de Paris", insiste Azali Assoumani le président des Comores, toujours d'après RFI.
Si les dégâts du réchauffement climatique touche le continent, les émissions de gaz à effet de serre, elles, proviennent des pays industrialisés. En cette deuxième journée de la COP26, la question de la transition énergétique du continent était donc, au centre de toutes les attentions.
"Pour un continent qui contribue à hauteur d'environ 3% aux émissions de gaz à effet de serre, l'Afrique ne peut pas être livrée à elle-même pour en gérer les effets de plus en plus néfastes". Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi à la tête de l'Union africaine résume bien l'état d'esprit des dirigeants africains.
Félix Tshisekedi apporte le soutien de l'Union africaine à un programme de 25 milliards de dollars de la Banque africaine de développement (BAD) pour "accélérer" cette transition énergétique. Une initiative lancée en 2015, lors de la COP21.
Via la Banque africaine de développement, le continent prend à sa charge la moitié de cette somme de 25 milliards de dollars. La banque demande désormais aux pays développés de financer le même montant.
"25 milliards de dollars sur cinq ans ne suffisent certainement pas à combler le déficit de financement de l'adaptation" au changement climatique, souligne le président congolais. Il rappelle que le continent est destinataire de seulement six milliards de dollars environ d'aide climatique.
Patrick Verkoojien, président du Global Center on Adaptation (GCA), organisme dépendant de la Banque africiane du développement, chiffre à 33 milliards par an les besoins du continent. "Les partenaires du développement se cachent toujours derrière l'excuse qu'il n'y a pas de plan. Eh bien maintenant, il y a un plan", affirme-t-il.