Fil d'Ariane
Ces marchés, qui attirent plusieurs milliers de personnes par jour, sont considérés comme des lieux à haut risque de contagion massive du Covid-19.
D’ailleurs, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue le 27 mars à Ouagadougou, le Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF), qui regroupe les organisations professionnelles de ce secteur, a appelé les commerçants à faire preuve de « civisme et de patriotisme », dans le respect des mesures édictées pour limiter la propagation du coronavirus.
Le Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso a aussi profité de cette occasion pour rappeler que l’économie informelle occupe plus de 90% des actifs dans le pays, et que ces fermetures de marchés ont des conséquences importantes sur la plupart des acteurs de ce secteur qui « vivent au jour le jour ».
Le Conseil a donc demandé aux autorités burkinabés des mesures d’accompagnement telles que des allègements de charges comme les loyers, ou encore le rééchelonnement de prêts auprès des établissements bancaires et institutions de microfinance.
Et pour venir en aide aux familles des commerçants les plus précaires des marchés concernés par cette fermeture, le CNEI-BF a remis ce jour-là à leurs représentants cinq tonnes de vivres constitués essentiellement de riz.
Mais plus globalement, ce sont sans doute de nombreux acteurs du secteur informel qui risquent de connaître d’importantes difficultés dans les jours à venir. Et comme le constate depuis ce lundi 30 mars notre confrère en ligne Lefaso.net, les marchés ouagalais non concernés par la fermeture sont malgré tout désertés par la population.
Une catastrophe pour les petits commerçants, qui n’ont bien souvent que cette activité de vente en détail comme source de revenus pour eux et leurs familles. En cause, le climat de peur et de psychose qui pousse les clients à rester chez eux, en dépit de l’absence, pour le moment, de mesures de confinement généralisé.
Dans une allocution télévisée ce jeudi 2 avril, le chef de l’Etat burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a rappelé que son pays fait face à un important défi sanitaire qui, cependant, ne doit pas sacrifier la vie économique et sociale. Il a également précisé les conséquences de la pandémie sur l’économie burkinabé.
En effet l’ensemble des mesures annoncées lors de sa première allocution télévisée le 20 mars dernier, comme le couvre-feu, entraîneront un ralentissement général des activités économiques.
Le taux de croissance devrait ainsi passer de 6,3% à 2% en 2020, avec à la clé une baisse concomitante des recettes publiques estimée à 306 milliards de francs CFA (FCFA), soit un déficit de 5%.
Le gouvernement prépare donc une loi de finances rectificative, susceptible de soutenir l’offre de soins de santé nécessaire à la lutte contre le covid-19, tout en assurant relance économique et soutenabilité budgétaire.
S'agissant plus spécifiquement de la fermeture des marchés, qui devrait se poursuivre jusqu’en juin prochain, le président burkinabé a répondu à la demande d’allègement de charges du Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso. Les loyers et droits de place sont ainsi suspendus.
Les factures d’eau, d’électricité, ainsi que les frais de gardiennage seront pris en charge. Et des dons de vivres seront effectués au bénéfice des familles les plus vulnérables, concernées par ces fermetures.