Fil d'Ariane
Le premier cas de Covid-19 en Afrique est apparu en février 2020 en Égypte. Les 54 pays du continent sont désormais touchés par le coronavirus. Combien de cas chaque pays recense-t-il ?
99 610 cas de Covid-19 ont été confirmés dont 2756 décès.
Le gouvernement algérien a décidé dimanche 26 juillet au soir de reconduire pour 15 jours le confinement dans la plus grande partie du pays, en raison d'une hausse persistante de cas de contaminations au nouveau coronavirus ces dernières semaines.
Le confinement partiel à domicile de 20H00 à 05H00, en vigueur dans 29 des 48 wilayas (préfectures) du pays, a été reconduit pour 15 jours à compter du 28 juillet, selon un communiqué officiel.
Inquiet par l'augmentation de nouvelles contaminations, le président Abdelmadjid Tebboune avait présidé jeudi 10 juillet une réunion de travail consacrée au Covid-19. Cinq walis (préfets) des régions les plus touchées - Alger, Oran (nord-ouest), Biskra (nord-est), Sétif (est) et Ouargla (sud) - avaient participé à cette réunion aux côtés du Premier ministre Abdelaziz Djerad, des chefs des services de sécurité et des membres du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, qui dépend du ministère de la Santé, selon l'agence officielle APS.
Les autorités avaient déjà ordonné le 9 juillet le reconfinement de deux communes de la wilaya (préfecture) d'El Kala, frontalière de la Tunisie, de 10 communes de celle de Tipasa (nord) et le confinement de toutes les communes de la wilaya de Ouargla (sud). Ces mesures surviennent deux jours après une décision similaire concernant 18 communes de la wilaya de Sétif (est).L'interdiction des déplacements a été prise "en raison de la hausse considérable des cas de contamination" à la maladie Covid-19 et "au regard du non-respect par la majorité des citoyens des mesures de prévention -distanciation sociale, port du masque-", selon le texte.
Elle concerne huit villes, dont la capitale économique Casablanca (ouest), la capitale touristique Marrakech (sud), Tanger (nord), le deuxième pôle économique du royaume, et Fès (centre).
Alors que le Royaume avait accéléré son déconfinement, le mois dernier avec la réouverture des cafés, restaurants, commerces ainsi que la reprise du tourisme intérieur, la ville de Tanger est confinée depuis le 13 juillet pour faire face à une recrudescence de cas :Les transports publics sont suspendus, les cafés, centres commerciaux, marchés et espaces publics fermés, et les contrôles renforcés, afin que les habitants ne quittent leur domicile "qu'en cas de nécessité extrême", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Les déplacements à l'intérieur de la ville de Tanger sont de nouveau soumis à "une autorisation exceptionnelle délivrée par les autorités locales", selon la même source.
Une demi-douzaine de villes restent soumises à des restrictions en raison de l'apparition épisodique de foyers épidémiques, principalement en milieu professionnel. Le port du masque est obligatoire partout, sous peine de sanctions.
Début juillet, la ville de Safi (sud) avait ainsi été placée en quarantaine et ses quelque 300.000 habitants soumis à un confinement total après l'apparition d'un foyer de contamination dans une usine de conserve de poissons.
La Tunisie compte 139 140 cas confirmés dont 4676 décès.
Le couvre-feu a été levé et le pays est sorti du confinement le 4 mai dernier.
La quarantaine obligatoire de 14 jours a été levée à la mi-juin, et les frontières ont rouvert le 27 juin. Les voyageurs venant de France, d'Allemagne et du Luxembourg ne sont soumis à aucune restriction, comme tous les pays classés vert par les autorités tunisiennes. C'est ainsi que le 20 juillet, 155 touristes français, allemands et luxembourgeois ont pu débarquer à Djerba à bord d'un vol affrêté par le tour opérateur luxembourgeois Luxair.
Le 18 juin, plusieurs milliers de soignants ont entamé une grève générale et manifesté dans la capitale, pour réclamer une amélioration de la gestion de l'hôpital public et une loi encadrant leur statut après la pandémie de Covid-19.
Plus récemment une jeune internaute, Emna Charki vient d'être traduite en justice pour avoir détourné une sourate du Coran afin d'inciter la population à se laver les mains :
Jusque là, le confinement, en place depuis une semaine, n'avait été que peu respecté par les habitants de ce pays en guerre.
Un foyer de contamination s'est déclaré dans la ville de Sebha, où la guerre fragilise la lutte contre le Covid-19:
A partir du 1er juillet le pays amorce son déconfinement. Les vols internationaux ont repris et les musées et les sites archéologiques ont rouvert.
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Jeudi 9 juillet, le gouvernorat d'Alexandrie avait annoncé sur sa page Facebook que l'interdiction était destinée à "assurer la sécurité des citoyens après un certain nombre d'accidents" impliquant des cerfs-volants. Les amendes imposées dans la ville côtière peuvent atteindre jusqu'à 1000 livres (environ 60 dollars). Or depuis le couvre-feu, levé fin juin, on pouvait voir des milliers de cerfs-volants colorés s'élever au dessus des toits-terrasses d'Alexandrie.
Magasins et restaurants ont été rouverts dans la capitale Khartoum depuis le 8 juillet.
La police a retiré ses postes de contrôle veillant au respect du couvre-feu dans l'ensemble du pays, selon des témoins.
(RE)voir : Les Soudanais face à une pénurie de médicaments
Le Cameroun enregistre 26 277 cas répertoriés dont 448 décès.
Depuis l'annonce de mesures, comme la fermeture des frontières ou l'interdiction des rassemblements, par le Premier ministre Joseph Dion Ngute le 13 mars, le gouvernement s'est contenté jeudi 2 avril de les proroger.
Cameroun : une partie de la population craint un relâchement
Le 6 juillet, l'état d'urgence sanitaire a été de nouveau prolongé pour 15 jours, avec des critiques de plus en plus vives d'une partie du Parlement qui votait pour la sixième fois cette prolongation depuis mars. A l'Assemblée, des débats assez vifs ont opposé les partisans de la prolongation et les adversaires, qui ont dénoncé le maintien d'une mesure risquant "d'asphyxier le pays" et l'économie, en l'absence d'un plan gouvernemental de sortie de crise.
Le docteur Denis Mukwege, qui coordonne la riposte contre l'épidémie dans la région du Sud-Kivu, a demandé le 9 mai "un approvisionnement en urgence de tests avant le déclenchement de la courbe exponentielle épidémique."Le 8 juillet, le vice-ministre de la Santé Albert M'Peti Biyombo a dénoncé des "réseaux mafieux" au sein même de son ministère pour "détourner" des sommes allouées à la lutte contre l'épidémie de Covid-19. "Au ministère de la Santé il existe des solides réseaux mafieux créés à dessein pour détourner ces fonds", a-t'il écrit dans un "Mémorandum" de trois pages adressé au Premier ministre Sylvestre Ilunga. "Ces réseaux mafieux exigent des rétro-commissions jusqu'à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces fonds", dénonce-t'il.
A Kinshasa, les agents de santé en charge de la lutte contre l'épidémie de Covid-19 ont lancé lundi 6 juillet une "grève illimitée", accusant le ministère de la Santé de ne pas les payer depuis trois mois.
Le 20 juin, le chef de la lutte contre le coronavirus, le Dr Jean-Jacques Muyembe, a affirmé n'avoir reçu que 1,4 million de dollars depuis l'apparition des premiers cas le 10 mars.
Le Congo-Brazzaville (environ cinq millions d'habitants, 7107 cas officiellement déclarés dont 108 décès) a été en confinement total du 31 mars au 3 mai.
Parmi les victimes de la maladie, une personnalité marquante de l'histoire du Congo, l’ancien président Jacques Joaquim Yhombi Opango, qui est décédé le 31 mars en France à l'âge de 81 ans, a indiqué sa famille à l’AFP.L'opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko, 73 ans, condamné en 2018 à 20 ans de prison, a été hospitalisé le 2 juillet à Brazzaville. Ses avocats, s'inquiétant pour sa santé, demandent avec Amnesty International sa libération.
9571 cas de Covid-19 sont confirmés dont 64 morts. Le Gabon a décidé un déconfinement progressif depuis le 30 juin.
Outre la reprise des vols internationaux à raison de deux vols par compagnie et par semaine, le gouvernement a annoncé la réouverture du transport sur l'ensemble du territoire national. La capitale Libreville, et ses environs étaient isolées du reste du pays depuis début avril.
Les autorités ont également annoncé la réouverture des restaurants qui disposent de terrasses et des hôtels sur l'ensemble du territoire, mais ont précisé que les bars et les discothèques resteront fermés.
(RE)voir : Au Gabon, des bars clandestins à Libreville :
Deux mois après que les deux principales villes du pays, Malabo et Bata, ont adopté des confinements stricts pour éviter la propagation de la pandémie de coronavirus, le "début du déconfinement sur tout le territoire national à partir du 15 juin", a été annoncé par un communiqué daté de vendredi et publié sur le site de la présidence.
Les vols intérieurs ont repris à la même date, notamment entre la région insulaire où se trouve la capitale, Malabo, et la partie continentale du pays où se situe le port de Bata.
Le port du masque et la distanciation sociale restent obligatoire dans les lieux publics.
Le 12 juillet, le pays annonce avoir acheté 1.000 doses de Remdesivir. Ce qui en fait "le premier pays africain à utiliser" ce médicament "pour les patients graves de covid-19", selon le site officiel du gouvernement.
Fin juin, le pays a amorcé un début d'allègement des mesures qui étaient jusqu'à alors appliquées pour lutter contre la propagation du virus. Le gouvernement a notamment autorisé la ré-ouverture des lieux de culte ainsi que les classes des examens et de l'université.
Pour autant, le pays a amorcé le 1er mai un prudent déconfinement. Un million et demi de personnes ont été autorisées à reprendre le travail, sous stricte protection sanitaire, dans des secteurs comme le bâtiment, le textile ou la maintenance. Mais l'essentiel des restrictions est resté en place.
(RE)voir : Vaccin contre le coronavirus en Afrique du Sud : polémique sur les essais cliniques
9358 cas sont confirmés dont 205 décès dans ce petit royaume, dernière monarchie absolue d'Afrique. Le pays a qualifié l'épidémie "d'urgence nationale". Les compétitions sportives et les événements culturels ont été reportés à 2021.
Lors d'un test de routine mardi 30 juin, le ministre des Transports et des Travaux publics, Ndlaluhlaza Ndwandwe, a découvert qu'il avait été infecté.
Les autorités du petit pays montagneux enclavé dans l'Afrique du Sud ont imposé un confinement total de six semaines à leurs 2 millions d'habitants, qui a été levé le 6 mai dernier.
La Zambie a tourné pendant six semaines au ralenti après l'apparition des premiers cas de Covid-19 fin mars. Ses autorités avaient fermé frontières et écoles, interdit les rassemblements publics importants et mis à l'arrêt les secteurs jugés non essentiels de l'économie. Les écoles, les restaurants et les cinémas ont rouvert depuis, mais l'économie a lourdement souffert.
Le président Lungu a chiffré ces pertes à 20,8 milliards de kwachas (environ 1 milliard d'euros), alors que la valeur des dépenses publiques a augmenté d'autant en raison de la dépréciation de la devise nationale.
Selon la Chambre nationale zambienne des métiers, la pandémie de coronavirus a fait chuter de près d'un tiers les revenus miniers du pays, le deuxième producteur africain de cuivre.
Le ministre de la Santé a été limogé le 7 juillet. Il est soupçonné de malversations pour avoir octroyé, en violation des procédures, un contrat de 20 millions de dollars à une société de Dubaï pour la fourniture de tests de dépistage et d'équipements de protection contre le Covid-19. Le Dr Obadiah Moyo, 66 ans, a été arrêté en juin après une enquête menée par la commission anticorruption du pays. Remis en liberté sous caution, il devait comparaître le 31 juillet devant un tribunal.
Il est également mis en cause dans deux autres contrats d'achat d'équipements hospitaliers en 2019.
Pendant ce temps, le 6 juillet, des infirmiers en grève manifestaient devant l'hôpital de Harare réclamant une hausse de leurs salaires. Treize d'entre eux ont été arrêtés.
Comme au Maroc, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a gracié jeudi 3 avril, 1207 détenus pour freiner la propagation du coronavirus dans les prisons.
Privés d'école et de moyens pour vivre à cause du confinement qui a donné un coup d'arrêt à l'économie informelle, beaucoup d'enfants sont allés travailler dans les carrières de granit :L'archipel compte 11 840 cas déclarés, à Praia, la capitale, mais aussi sur l'île de Boa Vista, dont 113 morts.
L’état d’urgence a été levé le 30 mai dans l’ensemble de l’archipel.
Le nombre de cas confirmés est de 22 490, dont 137 décès. Le 15 juillet, le conseil national de Sécurité ivoirien a décidé de lever le confinement du Grand Abidjan, foyer de la pandémie.
Le confinement a aggravé la pauvreté. De nombreuses personnalités ont organisé des actions d'aide comme le célèbre footballeur Didier Drogba :
Le gouvernement a installé des centres de dépistages, mais les réactions de certains sont hostiles comme dans ce quartier d'Abidjan :
Les autorités soulignent que le taux de décès des malades du coronavirus, "à 0,7%", est "l'un des plus faibles en Afrique, en raison de la stratégie d'identification précoce et de prise en charge anticipée et gratuite des malades".
"Le nombre de cas positifs continue de croître, en raison de la hausse du nombre de personnes testées par jour, mais le taux de positivité enregistre une baisse relative pour s'établir en moyenne autour de 15% à 20% contre 41% à la mi-juin", explique le Conseil National de Sécurité.
Le pays compte 3797 cas de coronavirus dont 124 décès. L'état d'urgence sanitaire était toujours en place. Le 4 juin, il avait été assoupli mais au 1er juillet, le gouvernement l'a re-instauré pour une durée de 7 jours.
54 771 cas de coronavirus ont été recensés au Ghana dont 335 morts. Le confinement des deux principales villes du pays, Accra et Kumasi a été levé début juillet. Cependant le port du masque est toujours obligatoire.
Le 3 juillet, le ministre du commerce Kingsley Ahenkorah a été obligé de démissionner pour ne pas avoir respecté les gestes barrières : "Le secrétaire d'Etat a reconnu qu'il avait enfreint les règles d'auto-isolement qui prévalent en cas d'infection au nouveau coronavirus, en allant faire campagne dans les bureaux d'enregistrement électoraux", en vue des élections législatives auxquelles il est candidat sous les couleurs du parti présidentiel, a expliqué la présidence. Le 5 juillet, le chef de l'état, positif au Covid-19 après un dépistage, s'est mis en auto-confinement pendant 14 jours.
Les autorités sanitaires du pays ont enregistré 13 738 cas dont 81 décès.
Le secrétaire général du gouvernement guinéen, Sekou Kourouma, un proche du président Alpha Condé, est décédé après avoir contracté la maladie du Covid-19 qui a tué "plusieurs hauts cadres de l'Etat" en Guinée, a annoncé le gouvernement guinéen dans un communiqué.
De nombreux secteurs ont été fragilisés par la pandémie, notamment le sport comme on peut le voir dans ce reportage :
2452 cas dans le pays dont 45 décès. Le président Umaro Sissoco Embalo avait déclaré par décret présidentiel "l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire national" du 29 mars et jusqu'au 25 juillet. Le couvre-feu, en vigueur de 20h00 à 06h00 du matin, a par contre été supprimé.
3323 cas répertoriés dont 104 morts.
Le 17 mars, le Niger a fermé ses établissements d'enseignement, ses frontières terrestres avec ses sept voisins et les aéroports de Niamey et Zinder (sud) afin d'éviter d'être touché par le virus. Le 13 mai, le couvre-feu a été levé et les lieux de culte rouverts. Le 3 mai, le ministre du Travail, Mohamed Ben Omar, est mort des conséquences du Covid-19. Il avait 55 ans.
Le pays compte 2611 cas de coronavirus dont 76 morts. Le pays ouest-africain de 7,5 millions d'habitants avait pris des mesures pour arrêter la progression du coronavirus incluant la fermeture des écoles et des lieux de culte et des restrictions sur les voyages.
Ces mesures ont été allégées en juin dernier avec une reprise des déplacements dans l'intérieur du pays et une réduction de la durée du couvre-feu.
3633 cas sont connus dont 68 décès. Le président togolais Faure Gnassingbé a décrété le 2 avril "l’état d’urgence sanitaire" pour éviter la propagation du coronavirus, qui a déjà fait deux morts dans le pays.
Il a également annoncé la création d’une unité spéciale anti-pandémie composée de 5.000 agents des forces de défense et de sécurité.
Couvre-feu et tensions à Lomé :
En mai, les détenus de la prison de Lomé se sont révoltés inquiets face à la propagation du virus.
En avril, des milliers de Malawites, qui survivent au jour le jour du commerce informel, étaient descendus dans les rues pour s'opposer au confinement décrété par le président Mutharika.
La justice leur avait donné raison en suspendant sine die l'ordre présidentiel, au motif qu'il ne prévoyait aucune aide à ceux qui auraient été privés de leurs revenus.
Le Rwanda enregistre 8383 cas de coronavirus dont 92 morts. Le confinement général, instauré le 22 mars, a été assoupli le 4 mai. A Kigali, les rwandais ont pu à nouveau se rendre à leur travail.
Le gouvernement a imposé aux ministres et hauts fonctionnaires rwandais de renoncer à leur salaire en avril. Cet argent sera affecté à des programmes sociaux pour aider les plus pauvres à résister à l'impact de la crise économique, a annoncé le gouvernement le 6 avril dernier.
Les supporters présents dans les tribunes doivent eux porter un masque, se laver les mains avec du gel désinfectant ou un savon et se soumettre à un contrôle de température. La distanciation sociale est de rigueur dans les gradins, et les vestiaires sont désinfectés avant et après chaque match.