Fil d'Ariane
"Aucun cas positif (n'ayant) été détecté dans l'intérieur du pays depuis le 21 avril", quasiment toutes les mesures de restrictions y seront levées vendredi : fin du couvre-feu, réouverture des établissements scolaires, restaurants, maquis (bars populaires), bars, des salles de spectacles, a déclaré M. Ouattara à la télévision publique, s'exprimant après la tenue d'un conseil national de sécurité dans la matinée.
En revanche la capitale économique, Abidjan (5 millions d'habitants), et sa région, qui concentrent "98%" des 1571 cas de coronavirus (selon le dernier bilan national jeudi), resteront isolées du reste du pays et les mesures restrictives y sont maintenues au moins jusqu'au 15 mai.
Ces mesures seront levées "si les indicateurs d'évolution de la pandémie continuent de s'améliorer", a expliqué M. Ouattara.
Le couvre-feu est toutefois allégé, de 23h00 à 04h00 (au lieu de 21H00 à 05H00), en cette période de ramadan, a précisé M. Ouattara.
Les frontières du pays restent fermées jusqu'à nouvel ordre. Les mesures restrictives pour lutter contre l'épidémie sont en vigueur depuis plus d'un mois et demi dans ce pays d'Afrique de l'Ouest de 25 millions d'habitants.
"Le dispositif de riposte sanitaire donne des résultats très satisfaisants, mais nous n'avons pas encore gagné la bataille", a prévenu le président, avertissant que des mesures pourraient être rétablies en province ou prolongées à Abidjan si cela s'avère nécessaire.
"Nous devons rester mobilisés et faire preuve de discipline et de civisme", a-t-il insisté.
Cet assouplissement en Côte d'Ivoire, pays relativement peu touché par l'épidémie (20 morts) et qui avait pris tôt des mesures drastiques, intervient alors que plusieurs pays d'Europe ont commencé leur déconfinement.
"Le couvre-feu nous a fait perdre énormément. C’est la nuit que ça marche chez nous !", explique Tenemaga Coulibaly, propriétaire d’un maquis au quartier "Air France" de Korhogo.
Du côté des clients, c'est aussi la joie. "Enfin, on ne sera plus obligés de rentrer à 21 heures comme des moutons pour dormir. Le coronavirus n'existe pas ici à Bouaké, la fête peut commencer pour nous !", lance Venance Yao, jeune mécanicien de 24 ans.