Dans la nuit de dimanche 28 à lundi 29 mars,
"deux positions des Forces armées de Côte d’Ivoire ont subi des attaques armées", selon un communiqué du général Lassina Doumbia, chef d'état-major des armées ivoiriennes.
Une soixantaine d'hommes armés en provenance du Burkina Faso
"La première attaque est survenue à Kafolo et est le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina-Faso", déclare l'armée qui donne
"un bilan provisoire" de
"deux soldats tués et quatre blessés côté ami" et de
"trois terroristes tués, quatre interpellés et du matériel logistique saisi (armement, radio, munitions et motos)".
L'armée
"a repoussé les assaillants au terme d’une heure de combat intense" et a entrepris des
"opérations de ratissage" qui
"se poursuivent", selon le général Doumbia.
La deuxième attaque a eu lieu à Kolobougou, localité également frontalière du Burkina Faso, dans le département de Tehini,
"où un poste de gendarmerie a été la cible d’individus non identifiés [...]. Un gendarme ivoirien a été tué et un autre est blessé. Aucune victime découverte côté ennemi pour l’heure", selon le communiqué de l'armée.
Toujours à Kafolo, dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l'armée ivoirienne avait tué 14 soldats ivoiriens. Attribuée aux djihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins - Burkina Faso, Mali et Niger - cette attaque n'avait pas été revendiquée.
RE(voir) : Côte d'Ivoire : première attaque djihadiste depuis les attentats de Grand Bassam dans la nuit du 10 au 11 juin 2020
La Côte d'Ivoire n’a toujours pas pansé les plaies de l’attentat djihadiste de la plage de Grand-Bassam, près d'Abidjan en mars 2016. Des assaillants avaient ouvert le feu sur la plage et des hôtels, faisant 19 morts.
(RE)voir : Côte d'Ivoire, 5 ans après l'attentat à Grand-Bassam
Selon Bernard Emié, patron du renseignement extérieur français, Al-Qaïda au Sahel développe un
"projet d'expansion" vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d'Ivoire et le Bénin.
Les services français craignent une expansion du djihadisme sahélien vers le sud
Pour le Directeur de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) qui s’exprimait pour l'Agence France presse (AFP) en février,
"ces pays sont désormais des cibles eux aussi et pour desserrer l'étau dans lequel ils sont pris et pour s'étendre vers le sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d'Ivoire ou au Bénin".
(RE)voir : Côte d'Ivoire :"les djihadistes créent des couloirs pour atteindre les zones portuaires"
Plusieurs attentats ont été déjoués grâce à la collaboration des services de renseignements ivoirien, malien, burkinabé et français, selon des sources sécuritaires ivoiriennes et françaises.
"Nous avons renforcé la protection militaire à nos frontières", avait affirmé le président ivoirien Alassane Ouattara à l'AFP fin octobre 2020, avant sa réélection. Il affirmait que les forces armées ivoriennes avaient
" nettoyé la zone (de Kafolo)."Le Sahel est en proie aux attaques et attentats meurtriers d'une myriade de groupes djihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), et implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux.
La France, qui dispose de 900 soldats sur sa base militaire en Côte d'Ivoire, a également déployé 5.100 hommes au Sahel dans la cadre de l'opération Barkhane, lancée en 2014.