Fil d'Ariane
L'ancienne première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, a demandé "pardon" aux victimes de plusieurs violentes crises politiques, lors d'un meeting à Bouaké, dimanche 30 avril. Son discours intervient à quelques mois d'élections régionales et locales et à deux ans de l'élection présidentielle.
"Je tiens une fois encore à demander pardon à toute la nation et à tous ceux qui ont subi des souffrances terribles, qui ont perdu des parents, emplois et ont été contraints à l'exil", a déclaré Simone Gbagbo lors d’un discours tenu à Bouaké (centre), devant des milliers de militants et sympathisants de son parti, le Mouvement des générations capables (MGC), dimanche 30 avril.
RFI - Côte d'Ivoire: Simone Gbagbo et son parti célèbrent la «Fête des libertés» à Bouaké https://t.co/a4eG96tZRD pic.twitter.com/zgrymp9Uk9
— Afropages (@Afropages) April 30, 2023
"J'accorde mon pardon à tous ceux qui ont causé du tort à la nation ivoirienne et à ma personne", "à mes proches" et à sa "famille politique", a-t-elle ajouté. Elle a également exhorté "tous les responsables politiques de la Côte d'Ivoire à me suivre dans cet exercice."
Ont également assisté au discours des représentants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, et du principal parti d'opposition, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA).
La ville de Bouaké constitue le fief de la rébellion armée qui a tenté, en 2002, de renverser le régime de l'ancien président Laurent Gbagbo, son ex-mari. Composée de milices, la rébellion avait pris le contrôle de la moitié nord du pays pendant plusieurs années.
(Re)voir : Procès du bombardement de Bouaké : un verdict loin des attentes des parents des victimes
En outre, l’ex-femme de Laurent Gbagbo a demandé le retour du chef de la rébellion de 2002, Guillaume Soro. Ce dernier est aujourd'hui en exil. Il a été condamné à perpétuité par la Côte d'Ivoire, en juin 2021, en lien avec une tentative d'insurrection en 2019.
C'est, selon elle, dans "l'intérêt" de la Côte d'Ivoire "qu'il rentre au pays et qu'il ait la possibilité de participer au processus de réconciliation nationale", initié par l'actuel chef de l'État, Alassane Ouattara. Elle a toutefois précisé qu'elle "n'a pas approuvé" le "rôle" de Guillaume Soro pendant la crise de 2002, mais qu'elle l'a "pardonné".
Condamnée en 2015 en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’État", pour des faits liés à la crise post-électorale de 2010-2011, Simone Gbagbo a bénéficié du processus de réconciliation nationale par une loi d'amnistie en 2018.
La victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010, contestée par le sortant Laurent Gbagbo, a, à l’époque, débouché sur cinq mois de crise qui ont causé quelque 3.000 morts.
Déplorant un manque de "transparence" et d'"équité", Simone Gbagbo a également demandé un report des élections régionales et municipales prévues en septembre 2023. Il s’agira du premier scrutin auquel son parti, créé en 2022, prendra part.
(Re)voir : Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo revient en politique la tête du MCG