Fil d'Ariane
Une embuscade a entraîné la mort de 2 soldats et un gendarme, dans la région de Tèhini (nord-est de la Côte d’Ivoire), moins d’une semaine après l’attaque de djihadistes dans la localité de Tougbo, proche de la frontière avec le Burkina Faso.
L'Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d'Abidjan, a été inaugurée le 10 juin 2021 par le Premier ministre ivoirien Patrick Achi et son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, aux côtés du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Deux jours après, la région septentrionnale de Tèhini, était la cible d'une offensive djihadiste.
« Le samedi 12 juin 2021, aux environs de 19h, une patrouille de reconnaissance des Forces Armées de Côte d’Ivoire a été l’objet d’une attaque complexe, sur l’axe TEHINI - TOGOLOKAYE (localité frontalière du Burkina-Faso). Il s’agit d’une embuscade avec usage d’engin explosif improvisé au contact duquel un des véhicules a sauté. » affirme le communiqué de l’Etat major général des armées, daté du 13 juin. « Le bilan fait était de 3 morts et de 4 blessés ». Les trois personnes décédées sont deux soldats et un gendarme.
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Cette explosion intervient deux jours après l'inauguration d'une Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d'Abidjan, par le Premier ministre ivoirien Patrick Achi et son ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, aux côtés du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. L'objectif de L'AILCT est de fournir une aide au combat contre les jihadistes qui intensifient leurs actions sanglantes dans le Sahel voisin.
Cette attaque est la deuxième en moins d'une semaine après celle de Tougbo, non loin de la frontière burkinabè, mais aussi la quatrième en deux mois dans la région. Les dernières attaques dans le nord de la Côte d'Ivoire, toujours près de la frontière du Burkina Faso, remontent au 29 mars, lorsque deux positions de l'armée à Kafolo et Kolobougou avaient été prises pour cibles par des hommes armés faisant six morts, trois soldats et "trois terroristes".
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L’an dernier, dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, une attaque contre l'armée ivoirienne s'était déjà produite une fois de plus à Kafolo, au cours de laquelle 14 soldats avaient été tués.
Attribuées aux jihadistes qui frappent dans plusieurs pays voisins - Burkina Faso, Mali et Niger - ces attaques n'ont pas toutefois été revendiquées.
La Côte d'Ivoire avait été frappée une première fois en mars 2016, dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, près d'Abidjan: des assaillants djihadistes avaient ouvert le feu sur la plage et des hôtels, faisant 19 morts.
Le Sahel est la cible d'attaques et attentats meurtriers d'une myriade de groupes jihadistes, liés soit à Al-Qaïda soit au groupe Etat islamique (EI), implantés dans des zones largement délaissés par les pouvoirs centraux. Outre le Sahel, les groupes jihadistes frappent aussi à intervalles réguliers dans les pays du Golfe de Guinée depuis plusieurs années, notamment la Côte d’Ivoire.
"Le Nord de la Côte d'Ivoire frontalier avec le Burkina Faso commence à être sous l'emprise des groupes jihadistes. Cette région constitue un enjeu important de sécurité pour l'Etat ivoirien", a affirmé récemment l'expert antiterroriste ivoirien Lassina Diarra, en notant que "depuis quelques mois, des personnes, certes ultra-minoritaires commencent à être séduites" par les jihadistes.