Fil d'Ariane
Guillaume Soro a démenti ces accusations d'insurrection, se disant victime d'une "manipulation, comme Lula au Brésil" destinée à l'écarter de la course à la présidence.
Sur sa présence à Paris, où il a déjà passé les six derniers mois, il précise au JDD qu'il compte y rester, ajoutant n'avoir "demandé aucune assistance particulière à Paris" et n'avoir "aucun contact avec l'Elysée".
L'opposant accuse au passage le président français Emmanuel Macron, qui se trouvait en Côte d'Ivoire à la veille de son retour avorté, de ne pas avoir dit "à ses hôtes qu'il était important de respecter la démocratie en Afrique".
"J'espérais qu'un président comme lui ait davantage de courage et la maturité pour le faire", lance-t-il, qualifiant Alassane Ouattara d'"autrocrate". "Au nom de contrats juteux, on est donc prêt à fermer les yeux sur le piétinement de la démocratie en Afrique", affirme-t-il.
Guillaume Soro estime par ailleurs que le mandat d'arrêt lancé contre lui est "politique" et donc inopérant. "La plupart des pays européens qui défendent les droits de l'homme refusent d'ailleurs d'appliquer ce genre de mandat", assure-t-il.
Guillaume Soro déclare par ailleurs avoir conclu un accord électoral avec l'ancien président Henri Konan Bédié, chef du principal parti d'opposition, qui selon lui se présentera aussi à la présidentielle. "Nous avons un accord avec Bédié. Nous allons tous deux au premier tour, et le mieux placé soutiendra l'autre pour le second", affirme-t-il alors que l'ancien chef de l'Etat laisse planer le mystère sur sa possible candidature.
Le président Ouattara a martelé de son côté samedi que "nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d'Ivoire" et que "le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas".
Longtemps allié d'Alassane Ouattara, qu'il a aidé à porter au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, Guillaume Soro s'est ensuite brouillé avec lui, jusqu'à la rupture début 2019.