Pour beaucoup d'agriculteurs, ils apparaissent indispensables pour lutter contre les ravageurs dans les cultures. Et pourtant les pesticides sont de plus en plus décriés. En Côte d'Ivoire, plus de 40% sont frauduleux, périmés ou interdits d'utilisation parce que cancérigènes.
Au marché de l'Adjamé, à Abidjan, la boutique d'Abdoulaye Berté ne vend que des produits phyto-sanitaires, dont la grande majorité sont des pesticides obsolètes ou contrefait. Mais depuis quelques temps, ces produits il n'arrive plus à les vendre.
Les produits que les gens achètent ici pour traiter les champs ne sont pas bon. Le manioc par exemple, au moment de la récolte, il casse. Tout est détruit parce que l'herbicide qu'ils prennent pour l'épandage n'est pas bon. Abdoulaye Berté , vendeur de pesticides
Dans les champs ivoiriens, comme partout dans le monde, les pesticides sont roi. Mais dans cette culture maraîchère, cela fait des années qu'Abdoulaye n'utilise plus des produits d'origine inconnu. Traumatisé par les dégâts causés par ces pesticides frauduleux dans les champs de ses voisins, il s'inquiète désormais des effets sur sa santé.
J'ignore les conséquence de ces produits en terme des maladies que ça donne. Mais quand nous on pompe ce produit là, c'est pour tuer les bêtes , comme ça peut tuer quelque choses qui est vivant, c'est que toi aussi ça peut te tuer mais pas immédiatement Abdoulaye Berté, agriculteur maraîcher
Face au risque sanitaire, environnemental et économique, les autorités ivoiriennes ont lancé en 2013 un projet de gestion des pesticides obsoletes en Côte d'Ivoire, et tentent désormais d'assainir le secteur.
Nous sensibilisons la population, prenons attache avec la douane qui se trouve aux frontièrse afin d'interdire ou de limité l'entrée de pesticides sur le territoire national après il faudra passer à des formes de répression et changer une législation qui date des années 80 Mathieu N'Guessan, spécialiste du projet PROGEP-CI
Les autorités ont déjà saisies 70 tonnes de pesticides obsolètes, dont certains interdits depuis plus de 20 ans déjà.
Désormais un inventaire est mise en place en Côte d'ivoire pour identifier l'ensemble des pesticides utilisés. En 2018, 20% étaient de type frauduleux