Fil d'Ariane
La première concernée doit être la première surprise, même si les rumeurs allaient bon train. Personne n'y croyait vraiment mais le président ivoirien Alassane Ouattara l'a bel et bien annoncé ce lundi 6 août. Comme près de 800 autres Ivoiriens, Simone Gbagbo est amnistiée et sera libérée ce mercredi :
Cette amnistie bénéficiera à environ 800 de nos concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010.
Parmi les amnistiés donc, rien de moins que l'ex-"Dame de fer" de Côte d'Ivoire , l'épouse de l'ex-président Laurent Gbagbo, actuellement détenu à la Haye (Pays-Bas). Simone Gbagbo a été, elle-même, condamnée à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'État, comme deux ministres de l'ancien régime : Lida Kouassi, condamné à 15 ans et Assoa Adou, condamné à 4 ans.
Hier soir, l'anonce du président ivoirien a été fêtée par les proches et les fidèles de Simone et Laurent Gbagbo.
À deux ans de la fin de son mandat, Alassane Ouattara répond ainsi à ceux qui l'accusent d'avoir pratiqué une "justice des vainqueurs" : "Avec cette amnistie, Alassane Ouattara tente de contrer les critiques qui lui reprochent de ne pas avoir assez oeuvré pour la reconciliation nationale tant promise. Un pardon qui arrive dans un contexte pré-électoral, en pleine crise de la coalition au pouvoir, alors que sa gouvernance vient d'être épinglée dans un rapport confidentiel des ambassadeurs de l'Union européenne", explique Pierre Akpro, correspondant de TV5MONDE.
Un rapport qui qualifie cette réconciliation nationale "sacrifiée" de "faille majeure" du bilan d'Alassane Ouattara, selon les chefs de missions diplomatiques européens.