Fil d'Ariane
L'espoir était grand pour les soutiens de l'ex-président ivoirien et de l'ex-leader des Jeunes Patriotes. A Yopougon, quartier d'Abidjan et fief historique du FPI, le parti de Laurent Ggbabo, des dizaines de personnes étaient réunies ce vendredi 1er février dans l'attente de la décision. Des soutiens de son co-accusé, Charles Blé Goudé avaient eux aussi fait le déplacement.
"Pour nous, le procès est très important", a déclaré Bly Roselyn, président par intérim du COJEP, le parti de Charles Blé Goudé. "Parce que cette libération du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé sera vraiment pour nous le fruit d'une longue bataille. Depuis le début nous disions qu'ils n'avaient pas leur place là-bas."
Une fois l'annonce de la remise en liberté faite à La Haye, à Abidjan, c'est la frustration qui a semblé l'emporter. Les conditions posées par les juges pour la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé passent mal, notamment l'impossible retour au pays. "On dit liberté sous conditions, mais quelles sont les circonstances exceptionnelles qui expliquent cela ? Ce n'est pas normal ! En tous cas, pour moi, la CPI n'est même pas une juridiction", déplore Yves Boris, soutien de Laurent Gbagbo.
Un autre supporter de l'ex-président, Jocelin Koutouan ajoute : "Le sang a trop coulé en Côte d'Ivoire. Il ne faudrait pas que la CPI fasse en sorte que le sange coule encore. Nous, les Ivoiriens, nous sommes fatigués. Nous voulons le retour de Laurent Ggbabo en Côte d'Ivoire immédiatement, pour la paix. Juste pour la paix."
Cependant, pour l'heure, il n'est pas question que Laurent Gbagbo rentre au pays. S'il a bien retrouvé la liberté en fin de journée ce ce 1er février 2019, comme Charles Blé Goudé, reste désormais à trouver un pays membre de la CPI prêt à les accueillir, en l'attente d'un éventuel procès en appel, une condition justement posée par les juges.