Le procès de l'ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo vient de s'ouvrir ce vendredi 26 décembre en sa présence. Elle est accusée d'"atteinte à la sûreté de l'Etat" après les violences meurtrières post-électorales de 2010-2011.
Simone Gbagbo, cheveux tressés, vêtue d'une robe en soie de couleur jaune, a fait son entrée dans la salle sous les applaudissements et les vivats du public. Elle est installée au premier rang dans le box des accusés aux côtés d'Affi N'Guessan, président du parti de Laurent Gbagbo et son dernier Premier ministre.
Surnommée la "Dame de fer", Simone Gbagbo, 65 ans, est inculpée, à l'instar de 82 dignitaires de l'ancien régime, par la justice ivoirienne pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", une accusation liée à la crise post-électorale meurtrière de 2010-2011, qui avait fait fait plus de 3000 morts. Initialement prévu en octobre, le procès de Simone Gbagbo avait été reporté sine die pour une recomposition nécessaire du jury, l'origine ethnique et régionale de certains de ses membres, proche de celle du président Alassane Ouattara, actuellement au pouvoir après avoir battu Laurent Gbagbo, pouvant causer des suspicions à l'heure du verdict. L'absence de trois jurés a retardé la présentation de l'ordre du jour. Il a fallu séance tenante procéder à un tirage au sort pour les remplacer. "crimes contre l'humanité" Simone Gbagbo était un pilier inébranlable du régime de son mari Laurent. Tout comme lui, elle est accusée par la CPI de "crimes contre l'humanité". Mais Abidjan refuse son transfèrement.
Portrait de l'ex-Première dame ivoirienne : Simone Gbagbo
26.12.2014Récit de P. Randrianarimanana
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En résidence surveillée depuis fin avril 2011 dans le nord de la Côte d'Ivoire, Mme Gbagbo a été ramenée le 1er décembre à Abidjan, où elle est désormais détenue dans une école militaire. Son mari, l'ex-président Laurent Gbagbo est emprisonné depuis plus de trois ans à La Haye en attente de son procès pour "crimes contre l'humanité", qui doit s'ouvrir en juillet 2015. Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite au scrutin présidentiel de décembre 2010 face à Alassane Ouattara avait embrasé le pays. Ce procès est le premier grand défi judiciaire de la Côte d'Ivoire post-crise. Mais il suscite des critiques. La tenue de "ce procès est précipitée pour obtenir un premier décaissement de cinq millions d'euros promis par l'UE (Union européenne) dans un programme de réhabilitation de la justice ivoirienne", dénonce ainsi un avocat de la défense.