L’armée ivoirienne a arrêté un militaire burkinabè et un Volontaire pour la défense de la patrie, supplétif civil, dans le village frontalier de Dantou, en territoire ivoirien. Un nouvel incident autour d’une frontière mal délimitée sur le terrain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
Un militaire burkinabè et un Volontaire pour la défense de la patrie (VDP, supplétif civil de l'armée) ont été arrêtés le mercredi 27 mars par l'armée ivoirienne après avoir franchi la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, selon des sources locales. Les deux individus armés se trouvaient dans le village de Dantou, situé près de la frontière, dans le département de Téhini au nord-est de la Côte d'Ivoire.
Il n'y a toujours pas eu de déclaration officielle sur cet incident, qui s'est poursuivi avec l'incursion d'un groupe de soldats burkinabè de l'autre côté de la frontière, en territoire ivoirien. Quelle était leur intention ? Difficile de le dire, tout comme ce qu'il s'est passé à ce moment-là. Des informations contradictoires évoqueraient la présence d'un hélicoptère voire de tirs, mais rien ne permet de le confirmer.
L'incident témoigne d'une situation sensible dans la zone entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Vers la fin 2023, les deux pays ont entamé des discussions pour délimiter leur frontière de 600 km qui n’est pas matérialisée dans une zone reculée de brousse.
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Côté burkinabé, la zone est le théâtre d’affrontements avec des groupes djihadistes. Des opérations seraient en cours pour récupérer des villages entre leurs mains.
Côté ivoirien, la situation sécuritaire est moins compliquée mais la zone accueille de nombreux Burkinabè qui traversent la frontière pour le commerce, ou pour retrouver des membres de leurs familles ou en quête de refuge.
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C'est un nouvel incident entre les deux voisins. En février dernier, deux journalistes télé burkinabè ont été brièvement arrêtés en Côte d'Ivoire.
De plus, depuis septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens sont détenus au Burkina Faso. Ils avaient été arrêtés alors qu'ils se trouvaient sur un site d'orpaillage clandestin. Des négociations officielles sont entamées, mais pas de résultat tangible jusqu’à présent.
En mars 2023, trois policiers ivoiriens avaient été interpellés au Burkina Faso, avant d'être rapidement libérés.
Par ailleurs, le Burkina Faso avait décidé en novembre de rapatrier quatorze stagiaires militaires en formation en Côte d'Ivoire, pays ayant fermement condamné le coup d'Etat de juillet au Niger, dont le Burkina Faso, également dirigé par militaires, est solidaire.
Ces incidents se déroulent dans un contexte dégradé entre les deux voisins. En outre, la menace djihadiste au Burkina Faso pose un défi sécuritaire aux autorités ivoiriennes dans le nord du pays.