Fil d'Ariane
1982 - 1990 : Hissène Habré est le président du Tchad.
1990 : renversement de Hissène Habré. Il trouve refuge au Sénégal.
2013 : arrêté, il est inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l'Union africaine.
30 mai 2016 : Hissène Habré est condamné en première instance à la prison à vie, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l'humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.
27 avril 2017 : le procès en appel confirme la prison à perpétuité. Hissène Habré est acquitté de l'accusation de viol.
40 000 : Une commission d'enquête tchadienne chiffre à 40 000 morts le nombre de victimes de la répression sous le régime Habré.
La nouvelle du placement de Hissène Habré en résidence surveillée a été accueillie avec crainte par ses victimes. Ces dernières s'inquiètent du risque que la sortie de prison temporaire de l'ex-président tchadien ne devienne définitive, a dit ce mardi 7 avril l'un de leurs défenseurs.
Il y a beaucoup de pressions depuis un an de la part de Habré et de ses soutiens pour sa libération.
Reed Brody, défenseur des victimes et avocat pour l'ONG Human Rights Watch
"Le gouvernement sénégalais a dit très clairement que Hissène Habré retournera en prison", a déclaré Reed Brody, défenseur des victimes et avocat pour l'ONG Human Rights Watch.
"La crainte, c'est que, comme nous le savons, Hissène Habré s'est servi des millions de dollars qu'il a volés dans les caisses du Trésor tchadien pour se constituer un réseau de protection", ajoute l'avocat de l'ONG. Human Rights Watch a été la cheville ouvrière du processus ayant abouti au procès de l'ex-dirigeant devant un tribunal spécial africain.
Reed Brody redoute que cette sortie de prison temporaire ne se transforme en "libération déguisée. Il y a beaucoup de pressions depuis un an de la part de Habré et de ses soutiens pour sa libération", conclut-il.
(Re)voir : des victimes d'Hissène Habré demandent réparation au Tchad