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Le groupe pharmaceutique public algérien Saidal a lancé ce mercredi 29 septembre, dans son unité de production située à Constantine, dans le nord-est du pays, la production du vaccin anti-Covid-19 « CoronaVac », de la firme chinoise Sinovac.
Selon nos confrères de l’agence de presse algérienne APS, le coup d’envoi en a été donné par le premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, accompagné d’une importante délégation ministérielle. D’après les prévisions, l’unité de production Saidal de Constantine devrait produire 1 million de doses de vaccin anti-covid-19 CoronaVac dès le mois d’octobre, puis 2 millions de doses en+3 novembre, et plus de 5,3 millions de doses à partir de janvier 2022.
Le contrat de partenariat avec Sinovac a été conclu le 25 juillet dernier. Dans la foulée, une délégation chinoise s’est rendue à Constantine pour inspecter et évaluer les équipements de l’usine. Par ailleurs, le personnel technique de cette unité de production a bénéficié de formations destinées à perfectionner leurs capacités en matière de contrôle qualité. Des formations théoriques ont également été assurées par des institutions locales telles que l’Agence nationale des produits pharmaceutiques, en coordination avec des enseignants de l’université des sciences technologiques Houari Boumediene d’Alger.
Grâce à cette production de vaccins chinois anti-Covid-19, les autorités algériennes espèrent garantir la souveraineté sanitaire du pays, tout en consolidant leur économie nationale. Alors que l’Algérie a été confrontée cet été à une vague épidémique meurtrière, le président Abdelmadjid Tebboune a rappelé il y a quelques jours que la solution pour faire face à la pandémie réside dans la vaccination de plus de deux tiers de la population.
De son côté, le ministre algérien de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a indiqué il y a quelques jours sur les ondes de la radio nationale que l’Algérie envisage l’exportation vers l’Afrique du vaccin « CoronaVac », dans le cadre du dispositif d’achat groupé de l’Union africaine – qui complète le mécanisme Covax fondé sur le don de vaccins.
Sur le continent africain cependant, c’est en Egypte qu’ont été produites les premières doses du vaccin Sinovac. A l’origine de ce projet inédit, le partenariat entre la firme Sinovac et Vacsera, l’Egyptian Holding Company for Biological Products and Vaccines. Dès le 29 juin dernier en effet, Hala Zayed, la ministre égyptienne de la Santé, avait annoncé la production de 300 000 doses du vaccin chinois. Quelques jours plus tard, dans l’usine Vacsera du district d’Agouza, près du centre-ville du Caire, c’est le premier ministre en personne, Mostafa Madbouly, qui a assisté aux étapes de production du premier million de doses. A cette occasion, il a rappelé un objectif prioritaire : vacciner 40 millions de personnes d’ici la fin de l’année, sur les 100 millions d’habitants que compte le pays.
Au cours d’une visite dans cette même usine Vacsera du district d’Agouza, Hala Zayed, la ministre égyptienne de la Santé, a affirmé que la capacité de production annuelle étant de 200 millions de doses, l’usine peut répondre aux besoins locaux de vaccins. Mais le pays a aussi l’ambition d’être un pôle régional de production et d’exportation de vaccins. « Nous visons à transformer l'Égypte en un centre régional de production de vaccins et de sérums, en particulier de vaccins contre les coronavirus, sur la base de nos capacités technologiques, scientifiques et industrielles », a confié Heba Wali, la présidente de Vacsera, à nos confrères de l’agence chinoise Xinhua.
Afin de relever ce défi, un nouveau complexe d’usines Vacsera devrait bientôt être mis en service dans la ville du 6 octobre, à Gizeh, à l’ouest du Caire. D’après les autorités égyptiennes, cette usine qui devrait avoir une capacité de production d’environ 1 milliard de doses par an, sera en mesure de couvrir les besoins de l’Afrique en vaccins.
Cette semaine, dans un discours en visioconférence à l’ouverture du Forum public de l’OMC à Genève, en Suisse, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a demandé à l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce, un allègement d’urgence des droits de propriété intellectuelle des vaccins et d’autres technologies utilisées contre le Covid. Selon nos confrères de l’AFP, M. Ramaphosa a déclaré : « Le monde subit en ce moment les effets débilitants de l'inégalité dans les modèles de production mondiale. Alors que l'ingéniosité humaine a produit plusieurs vaccins contre le Covid-19 sûrs et efficaces, l'inertie humaine et l'égocentrisme des hommes ont sévèrement limité l'accès à ces vaccins pour de nombreuses personnes dans le monde. »
En Afrique du Sud comme sur l’ensemble du continent africain, le manque de doses de vaccins se fait toujours cruellement sentir. Pourtant, en juillet dernier, la firme pharmaceutique sud-africaine Aspen a livré son premier lot de vaccins Johnson & Johnson produit sur place. Quelques jours auparavant, les laboratoires Pfizer et BioNTech avaient officialisé leur association avec l’industriel sud-africain Biovac. L’on a alors appris que Biovac prendrait en charge la production locale de vaccins, mais serait alimenté en principe actif depuis les productions de Pfizer/BioNTech et de leurs sous-traitants en Europe.
Pour un démarrage des productions prévu début 2022, les fabricants ont aussi précisé qu’ils tablent sur une capacité de 10 millions de doses par an, et une distribution dans les 55 pays de l’Union africaine. Mais l’OMS s’est engagée à aller encore plus loin. En partenariat avec un consortium sud-africain et les partenaires du mécanisme COVAX, elle a annoncé récemment la création sur place d’un centre de transfert de technologie. Ce dernier devrait permettre de partager toute la technique du vaccin à ARN messager, et de porter à une grande échelle la production de vaccins sur le continent africain.
Le mécanisme COVAX, qui a pour mission de fournir des vaccins aux pays les plus défavorisés, déclare n’en avoir pas suffisamment aujourd’hui pour tenir ses objectifs. Selon un rapport de l’OMS, l’Afrique va manquer de 500 millions de doses de vaccin, par rapport à l’objectif mondial de 40% de vaccinés d’ici la fin de l’année. A travers le dispositif COVAX, ce sont 150 millions de doses de moins que prévu qui vont être expédiées vers l’Afrique. Compte tenu de ce déficit, les 470 millions de doses qui sont attendues sur le continent ne permettront de vacciner que 17% de la population. Ce samedi 25 septembre, le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France va donner aux pays pauvres 120 millions de doses de vaccin contre le Covid-19. Quelques jours auparavant, les Etats-Unis avaient annoncé leur intention de doubler leurs dons de vaccins, portant le total des doses promises aux pays pauvres à plus de 1,1 milliard.