Les bateaux ne sont pas bien nombreux dans la rade. Pourtant, le port de Kalundu a longtemps été le deuxième du pays, un port international qui alimentait toute la région. Après plusieurs attaques de Maï-Maï sur la ville, ici, l'activité s'est complètement arrêtée pendant deux mois.
Pêche, commerce... la ville entière est tournée vers le lac Tanganyika. Amuri Sadiki, le chef du port, assure que le trafic reprend depuis quelques semaines. Trop lentement pour les commerçants d'Uvira : "On souffre vraiment beaucoup. On a des enfants à nourrir, on doit aussi payer l'école, explique Marguerite Fatuma. On dépend complètement du port et on ne sait plus quoi faire car nos commerces ne marchent pas, on perd beaucoup d'argent."
En réalité cela fait des années que le port est en déclin. Les attaques de Maï-Maï n'ont fait qu'aggraver une situation déjà difficile : les infrastructures ne sont pas entretenues ; les investissements, inexistants : "Nous pensons que le port est abandonné par l'État congolais, déplore Claude Missare, président de la Nouvelle société civile congolaise d'Uvira. C'est pourquoi nous voudrions voir se matérialiser toutes les promesses faites par les différentes autorités qui sont passées par ici."
Dernière promesse en date : des travaux pour évacuer un banc de sable. Cela fait plus de deux ans qu'il empêche les plus gros bateaux d'accoster dans le port.