Fil d'Ariane
Ce n'est que de la terre battue sur de nombreux kilomètres. La route qui relie Douala à Bangui est la seule voie commerciale du pays. Une route chaotique.
A Binenge, les habitants ont décidé de refaire la voie, creusée par la pluie, mais ce n'est pas gratuit.
Tous les jours les véhicules tombent. Nous on ne voulait pas d'accidents. C'est pour cela qu'on a arrangé la route. Le problème c'est qu'on demande aux chauffeurs 1000 Francs seulement pour payer. Mais les chauffeurs cherchent la bagarre. Ça amène des problèmes.
Un habitant de Binenge
Et ce ne sont pas les seuls problèmes sur ce trajet. Les chauffeurs sont souvent arrêtés pour des contrôles administratifs. Evenin Bocassa, délégué de l'Union des syndicats de conducteurs centrafricains témoigne : " Tu arrives dans un contrôle, on t'exige 2000, 3000 Francs. On ne comprend plus ! Trop de tracasseries de ce côté-là. Déjà qu'on n'est pas à l'aise avec ce que les patrons nous payent, on ne s'en sort pas ! "
Et le racket ne s'arrête pas là. Il y a les pillards qui peuvent être les villageois, tout comme les groupes armés qui installent des barrages sur la route.
Idriss est tombé en panne à Bossemptélé... il est inquiet de passer la nuit ici : "Je suis en panne de moteur. Je suis bloqué ici depuis 30 minutes. J'ai peur que les rebelles, les villageois, arrivent d'un moment à l'autre avec des armes pour me menacer. Une chance que les casques bleus soient déjà là. Je suis en sécurité."
Les casques bleus ne sont présents sur cette route que pour sécuriser le matériel onusien transportés par les camions. Idriss est chanceux, sur sa remorque, un véhicule estampillé ONU. Alors beaucoup de chauffeurs se sont garés près de lui en attendant le petit matin pour repartir.