Fil d'Ariane
Dans un décret paru dans la nuit de samedi à dimanche au Journal officiel (JO), le gouvernement prévoit que certaines personnes continuent de rester confinées, dont "les retraités de plus de 65 ans", les personnes atteintes de maladies chroniques ainsi que les femmes enceintes et "les mères dont l'âge des enfants ne dépasse pas 15 ans" - la mesure pour les enfants eux-mêmes n'est pas précisée.
Ce décret a déclenché un tollé, de nombreux internautes dénonçant un texte "patriarcal".
"Cette exception outrageante traduit la vision machiste et patriarcale des rôles et des attributs sociaux de sexe qui fait porter aux seules femmes la responsabilité des enfants", ont déploré dimanche de nombreuses associations de défense des droits des femmes dans un communiqué commun, rappelant que l'égalité était inscrite dans la Constitution tunisienne adoptée en 2014, après le Printemps arabe.
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"Au-delà des droits des femmes, le gouvernement devrait savoir qu'il y a des pères qui veulent s'occuper de leurs enfants et d'autres qui devraient le faire", a commenté Bochra Bel Haj Hmida, ancienne députée et ex-présidente de la Commission pour les libertés individuelles et l'égalité.
Dimanche, la présidence du gouvernement a fini par publier un communiqué sur les réseaux sociaux, évoquant une "erreur dans la rédaction finale du texte". Celui-ci sera amendé et une nouvelle version publiée au JO.
Les femmes représentent officiellement environ 30% de la population active en Tunisie, selon l'Institut national de la Statistique, un chiffre sous-évalué selon certaines associations. Certaines d'entre elles ont sacrifié leur vie personnelle dans la lutte contre le virus comme ces ouvrières qui se sont confinées dans une usine pour produire plus de masques.
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