Démission du commandant de la force régionale est-africaine

Le commandant de la force régionale est-africaine (EACRF) déployée dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) démissionne. Il invoque une "menace" à sa sécurité et des "campagnes" de dénigrement contre sa mission, selon une lettre.
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Jeff Nyagah
Le général Jeff Nyagah lors d'une cérémonie marquant le retrait du M23 de ka vukke de Kibumba, dans l'est de la République Démocratique du Congo le 23 décembre 2022.
AP Photo/Moses Sawasawa
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La force régionale est-africaine n'a plus de commandant.  Cette force mandatée par la Communauté de l'Afrique de l'Est (EACRF), composée de soldats kényans, ougandais, burundais et sud-soudanais, a été déployée graduellement depuis novembre en réponse à une avancée des rebelles du M23 dans l'est instable de la RDC, en proie aux groupes armés depuis près de 30 ans.
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Dans une lettre au secrétaire général de l'EAC datée du 27 avril, le général kényan Jeff Nyagah explique renoncer à sa mission notamment "en raison d'une menace aggravée pour (sa) sécurité". "Il y a eu une tentative d'intimidation (...) dans mon ancienne résidence en déployant des sous-traitants militaires étrangers (mercenaires) qui ont placé des dispositifs de surveillance, fait voler des drones et mené une surveillance physique à ma résidence début janvier 2023, me forçant à déménager", affirme-t-il. 

De fausses accusations dénoncées

Le général Nyagah dénonce également une "campagne médiatique négative bien orchestrée et financée" contre lui et "de fausses accusations écrites sur la complaisance de l'EACRF" face aux rebelles du M23.  Il doit être remplacé par le général kényan Alphaxard Muthuri Kiugu, selon un redéploiement d'effectifs annoncé le 28 avril par l'armée kényane. 

L'EACRF avait été déployée face à une avancée des rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars"), rébellion majoritairement tutsi, soutenue par le Rwanda selon des experts de l'ONU, qui a repris les armes en novembre 2021 après 10 ans de sommeil. Plus de 1,1 million de personnes ont fui la zone, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Le mandat de cette force régionale a été perçu localement dans un premier temps comme "offensif", mais les pays contributeurs ont ensuite souligné qu'elle était une force "neutre" qui ne venait pas pour combattre les rebelles. Le M23 s'est depuis retiré de certains villages mais reste présent dans d'autres, y compris là où se trouve l'EACRF, qui se retrouve accusée de passivité, voire de complicité avec les rebelles.