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Cette tuerie vient s'ajouter à une liste déjà trop longue de massacres qui ont fait plusieurs centaines de morts en moins de deux ans.
S'exprimant dans la soirée de dimanche sur une radio locale, le maire de Beni, Edmond Masumbuko, a déploré "42 personnes tuées" dans ce massacre. Le président de la société civile de Beni, Gilbert Kambale, a avancé un bilan provisoire de "46 personnes tuées et 34 maisons brûlées". Sur Twitter d'autres évoquent un bilan d'au moins 50 morts ou 70 morts selon des membres de la société civile.RDC: le bilan du massacre de Beni revu à la hausse, 50 morts (société civile). https://t.co/j9glWoq9Uz pic.twitter.com/NV7QI2VBOZ
— Radio Okapi (@radiookapi) 15 août 2016
Message de condoléance l'occasion des actes terroristes perpétrés encore une fois à BENI #Rdc pic.twitter.com/CuY5ZNveMn
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) 14 août 2016
Les autorités ont diffusé sur les réseaux sociaux un message de condoléances adressé à la population de Beni, tout en décrétant un deuil national de trois jours à partir de ce lundi 15 août 2016, par la voix de son porte-parole Lambert Mende à la télévision publique. "Les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du pays", a-t-il dit.
#RDC : message de la majorité présidentielle après le massacre de rwangoma pic.twitter.com/qJNYCT2nBR
— Sonia Rolley (@soniarolley) 15 août 2016
Les habitants ont fui leurs habitations, après les massacre des #adf, les villages Rwangoma, Mbelu fantômes #RDC pic.twitter.com/yqbhJHTsDU
— Esther Nsapu (@esthy89) 14 août 2016
Le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l'armée, joint au téléphone de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, a déclaré à l'AFP que des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) étaient responsables du massacre de Beni.
La nouvelle attaque a eu lieu 72 heures après une visite dans la région du président congolais Joseph Kabila, pendant laquelle il a promis de tout mettre en oeuvre pour "imposer" la paix et la sécurité.
"Il y a déjà 35 corps ramenés à la morgue de l'hôpital de Beni", a déclaré le président de la société civile de la ville de Beni. Il a indiqué que l'attaque avait eu lieu samedi entre 19h00 et 23h00 (entre 17h00 et 21h00 GMT).
[Respect aux victimes] #RDC : merci de ne pas partager et de RETIRER des images des personnes massacrées à la machette à #Beni.
— Trésor Kibangula (@Tresor_k) 14 août 2016
Pour le lieutenant Hazukay, les ADF ont "contourné" les positions de l'armée congolaise "pour venir massacrer la population en guise de représailles" à des opérations militaires en cours dans la zone.
Sur Radio Okapi, le commandant des opérations Sokola 1, le général Marcel Mabangu affirme que les auteurs du nouveau massacre de Beni au Nord-Kivu ont utilisé la même tenue que portent les Forces armées de la RDC, "ces criminels ont utilisé cette stratégie pour créer la confusion et tromper la vigilance de la population", explique-t-il. Déclaration aussitôt commentée sur Twitter.
#RDC #BENI Est-ce la nouvelle tenue des FARDC? En attente de la confirmation du porte parole de l'armée (©HMM) pic.twitter.com/buhGCP8fI7
— RDC,Kivu_Kwetu (@TynaDolce) 15 août 2016
Dimanche, une centaine de personnes scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila ont manifesté à Beni.
Les manifestants portaient au moins un corps sans vie d'une des victimes de la tuerie, selon des témoins.
"Les policiers viennent de nous ravir le corps (du mort), mais nous comptons continuer à manifester", a protesté en swahili Georges Kamate, un conducteur de taxi-moto.
"Notre gouvernement est incapable de nous sécuriser", criait un autre manifestant.
"Il y a un déficit sécuritaire criant, [les autorités] ont été incapables de sécuriser la population, c'est pourquoi celle-ci est descendue dans la rue", a expliqué M. Kambale.
Selon Jackson Kasereka, militant des droits de l'Homme à Beni, les habitants des quartiers du nord de la ville "brûlent des pneus" dans la rue en signe de protestation contre la tuerie et contre les autorités.
#RDC: En ce moment à #Butembo, des jeunes en deuil ont allumé un #feu et honorent la mémoire des victimes de #Beni. pic.twitter.com/KQHAgYpHxu
— AfricaTopTweets (@AfricaTopTweet) 15 août 2016
La ville et le territoire de Beni ont été endeuillés depuis octobre 2014 par une série de massacres qui ont coûté la vie à plus de 600 civils. Le gouvernement congolais et la Monusco accusent les ADF d'être responsables de ces tueries.
Selon un récent rapport du Groupe d'étude sur le Congo de l'Université de New York, les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, aux côtés d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.
En dépit des efforts de stabilisation déployés par la communauté internationale et les autorités congolaises, cette région reste déchirée par la violence depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003).
Le 8 août, onze militaires congolais et un Casque bleu ont été blessés dans le territoire de Beni lors d'un affrontement avec les ADF, selon la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).
"La Monusco condamne cet acte barbare commis contre les populations civiles, et réitère son soutien aux FARDC et à la PNC (l'armée et la police congolaises) pour protéger les populations civiles de Beni", a déclaré son chef Maman Sidikou dans un communiqué.
Massacre de Beni : la MONUSCO condamne « un acte barbare »https://t.co/XvbS7uto7q pic.twitter.com/HBKXvPnbeG
— Radio Okapi (@radiookapi) 15 août 2016
Une délégation de la Monusco se rend ce lundi à Beni pour "apporter un soutien aux autorités du pays afin de continuer la traque contre les présumés ADF", annonce le communiqué.
Depuis Bruxelles, l'opposant congolais Moïse Katumbi appelle pour sa part à la fin de l'impunité et dénonce "l'inaction des dirigeants".
Révolté par ce nouveau massacre à #Beni. Inaction coupable de nos dirigeants. Assez pleuré, il est temps d'agir! pic.twitter.com/fh5ZaxowUR
— Moise Katumbi (@moise_katumbi) 14 août 2016
La réunion de défense annoncée pour ce lundi entre le président Kabila et les ministres concernés a été reportée sine die.
#Rdc, la réunion de défense Kabila-gouvernement Matata et armée, sur la situation à Beni reportée sine die
— Gisèle KAJ Adjeta (@gisele_kaj) 15 août 2016