Fil d'Ariane
La jeune fille, âgée de 18 ans, était venue dans ce bidonville à Abidjan, pour rejoindre, par la route, son compagnon, depuis la ville de Labé en Guinée, à 1 500 km de là.
Arrivée malade le mercredi 11 août, son compagnon l'a emmenée dans une clinique. La jeune femme a ensuite été redirigée vers un hôpital d’Abidjan, où des échantillons ont été prélevés et analysés vendredi 13 août par l'Institut Pasteur. Transmis le lendemain aux autorités sanitaires, ils se sont révélés positifs au virus Ebola. La jeune fille a été placée à l'isolement à l'hôpital où elle est soignée.
Alors qu’il assistait à une partie des vaccinations, ce mardi 17 août, le ministre ivoirien de la Santé, Pierre Demba a déclaré : "On sait que la patiente a séjourné ici (aux Deux Plateaux) avant d'aller à l'hôpital, donc toutes les personnes aux alentours qui sont les cas contacts devaient être vaccinées".
Des vaccinations avaient débuté lundi 16 août, auprès du personnel soignant à Abidjan et devraient aussi concerner, outre les cas contacts, les forces de sécurité déployées à la frontière de la Guinée. Ce sont près de 5 000 doses de vaccins contre Ebola, que la Côte d’Ivoire a reçues de la Guinée voisine.
(Re)voir Côte d'Ivoire : deuxième jour de vaccination contre Ebola (page vidéo en attente de publication)"Nous comptons atteindre d'ici les prochains jours 2.000 personnes contacts", ceux ayant voyagé avec la jeune femme contaminée et ceux ayant été en contact avec ces voyageurs au cours du trajet entre Labé et Abidjan, a affirmé M. Demba.
Il a précisé que les familles du personnel soignant ayant été en contact avec la patiente seront également vaccinées par précaution.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué mardi qu'en plus du cas confirmé de la jeune Guinéenne, un cas suspect et neuf cas contacts ont été identifiés et sont suivis. Elle a également jugé "extrêmement préoccupant" que ce cas se soit déclaré à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d'habitants, deux mois après l'annonce de la fin de l'épidémie de 2021 en Guinée.
La recherche des cas contacts de cette jeune Guinéenne se poursuit par ailleurs dans sa région d'origine.
Selon le directeur préfectoral de la Santé (DPS) de Labé, Dr Mamadou Hady Diallo, "tous les membres de sa famille se trouvent actuellement avec nous au centre d'isolement. On continue les investigations pour identifier les contacts". Et de souligner : "On ne sait pas où la contamination a eu lieu. Si c'est ici à Labé, ou au cours du trajet qui l'a menée en Côte d'Ivoire en passant par la Guinée forestière".
C'est précisément en Guinée forestière que s'était déclenchée l'épidémie de 2021, mais aussi celle qui a frappé l'Afrique de l'Ouest entre la fin 2013 et 2016 et qui a tué plus de 11.300 personnes, principalement en Guinée (2.500 morts), au Liberia et en Sierra Leone. Un bilan sous-évalué de l'aveu même de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Aucun élément n'indique que le cas détecté en Côte d’Ivoire est lié à la récente flambée épidémique qui a touché la Guinée", a cependant souligné l'OMS. "Une enquête plus approfondie et un séquençage génomique permettront d'identifier la souche du virus et de déterminer s'il existe un lien".
Ebola est une maladie virale meurtrière, avec un taux de létalité variant de 25 à 90% selon les épidémies.