Egypte : Deuil national après le carnage dans une mosquée du Sinaï

L'Egypte a entamé trois jours de deuil national au lendemain d'une attaque terroriste, non revendiquée encore, qui a fait 305 morts dont 27 enfants dans une mosquée du Sinaï. Le président égyptien Al-Sissi a promis une réponse "brutale" et de "venger les martyrs" après cette attaque, la plus sanglante dans l'histoire récente du pays. 
Une réponse qui ne s'est pas faite attendre puisque l'armée égyptienne a procédé dans la nuit à des frappes aériennes dans la zone de l'attaque. 
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©TV5MONDE / Commentaire : M. Roubeaud - Montage : S. André
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crédits : Sky News Arabia
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L'Egypte est sous le choc au lendemain de ce qui semble être la pire attaque terroriste de son histoire. Et l'une des plus meurtrières dans le monde depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

En quelques heures, 305 personnes dont 27 enfants ont péri sous les balles et l'artillerie des dhihadistes et 109 ont été blessées. Essentiellement des fidèles, assistant à la traditionnelle prière du vendredi. 

Les funérailles de certaines victimes commencent dès ce samedi alors que trois jours de deuil national ont été décrété. 

Encore non revendiqué, même si tout pointe vers une opération de la branche locale de Daech, l'attentat a ciblé une mosquée soufie à al-Rawda de Bir al-Abd, à 40km à l'ouest d'Al-Arich, capitale de la province du Nord-Sinaï.

Le soufisme est un courant mystique de l'islam honni par l'EI qui considère les soufis comme des hérétiques et polythéistes, le plus grand péché de l'islam.

En pleine prière du vendredi, entre 20 et 30 assaillants ont encerclé la mosquée avec des véhicules tout-terrain pour ensuite poser une bombe à l'extérieur du bâtiment.

Après qu'elle ait explosé, les hommes armés ont tiré sur les fidèles paniqués qui tentaient de fuir et ont mis le feu aux véhicules de ces derniers afin de bloquer les routes menant à la mosquée.
 

Un carnage. Le premier bilan communiqué par la chaîne de télévision Sky News Arabia faisait déjà état d'au moins une cinquantaine de morts. Avant de grimper très vite. 
 

Selon le correspondant de Sky News Arabia, les troupes de l'armée ont quadrillé le site de l'attaque en attendant l'arrivée de renforts militaires  pour sécuriser une école maternelle à l'ouest de la ville d'El Arish. 

La route internationale Arish Bir al-Abed devait être fermée, pour contrôler et arrêter éventuellement les auteurs de l'attentat.

L'état d'urgence a été immédiatement décrété et le niveau d'alerte dans les gouvernorats du Sinaï Nord et Sud-Sinaï relevé.

Riposte du président-maréchal

Peu après l'attaque, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promis de "venger les martyrs". De fait, cette nuit, l'armée a procédé à des frappes aériennes dans la zone de l'attaque, dans la région orientale du Sinaï où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique.

En fin de matinée, toutes les mosquées du pays vont dédier la prière aux "martyrs" de cet attentat, ont annoncé les médias.


En France, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a adressé «ses condoléances aux familles ainsi qu’aux autorités du pays». «J’apprends avec effroi l’ignoble attentat qui a frappé une mosquée dans le Nord Sinaï, coûtant la vie à plus d’une centaine de fidèles pendant la prière du vendredi», a tweeté le ministre.
 


Un tweet suivi de celui du président Macron. 

Depuis 2013 et la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée, ce type d'attaques par des groupes djihadistes dont la branche égyptienne de Daech sont monnaie courante. 

La précédente attaque la plus meurtrière en Egypte remonte à octobre 2015, lorsqu'un attentat à la bombe revendiqué par la branche égyptienne de Daech avait coûté la vie aux 224 occupants d'un avion russe après son décollage de Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï.